J’aurais voulu vous dire que Crematory a révolutionné son style ; j’aurais voulu vous dire que le chant clair de Matthias a été secondé par une voix féminine par exemple, j’aurais voulu vous dire que Félix a maigri, j’aurais voulu... Mais je ne le ferai pas.

Crematory, depuis leur reformation en 2003 sortent un album tous les deux ans en moyenne. Groupe à la base de death/doom metal avec une pointe gothique, leur style a évolué à partir de 1999 avec « Act seven », apportant une touche electro/indus très sympathique tout en conservant leur musique de base.

L’album « Pray » en 2008 voyait Crematory revenir aux sons de leurs débuts, supprimant toute musique éléctronique. Que vaut donc « Infinity » en cette année 2010 ?

Eh bien, Crematory jouent du Crematory tout simplement, prisonniers de leur style comme l’étaient avant eux des groupes comme « Running Wild » (attention je ne critique en aucun cas la musique de ces derniers, étant un gros fan).

On retrouve donc Felix aux grunts et Matthias aux voix claires, se partageant la plupart des morceaux à l’image d’« Infinity », titre qui ouvre l’album, grand classique mid-tempo néanmoins agrémenté de belles nappes de synthé et de choeurs féminins un peu cheap certes. Même chose avec « Out of mind » et « Never look back » qui restent beaucoup trop conventionnels sans être désagréables. Par contre, oublions vite l’insupportable ballade « Broken halo » avec ses violons au rabais et sa guitare acoustique ainsi que « Auf der Flucht » qui termine l’album de façon très calme comme la majorité des albums du groupe
(souvent le morceau que personne n’écoute d’ailleurs).

Mais il y a quand même des motifs de satisfaction sur cet « Infinity » avec les énergiques « Where are you know » et « No one knows » au tempo beaucoup plus rapide, ce dernier nous balançant par moments un son de synthé légèrement electro se mariant à la perfection avec les grunts de Felix. Malheureusement, ces deux morceaux sont encore plombés par des refrains peu accrocheurs, car faisant trop baisser le rythme, Crematory usant et abusant du duo Felix/Matthias alors qu’une absence de voix claire aurait été appréciable pour une fois.

Cela va enfin être le cas sur « A story about... » bien pêchu, avec sa belle mélodie guitares/voix death durant le refrain donnant de l’ampleur comme il se doit.

Mais le morceau le plus intéressant est « Sense of time » dont le son de synthé ne serait pas pour déplaire à Dan Swano (ce qui risque aussi d’horripiler certains). On retrouve ici des passages très atmosphériques, une composition beaucoup plus calme, qui surtout met cette fois comme il faut les deux voix en parfaite harmonie durant le refrain (oui je sais j’insiste beaucoup là-dessus).

Je laisse par contre le soin à chacun de disserter sur la reprise de Depeche Mode « Black Celebration ». Personnellement, je la trouve très efficace avec une bonne corrélation des deux voix et assez fidèle à l’originale au niveau des arrangements.

Au final, Crematory nous sert un album correct mais le groupe pouvant proposer bien mieux, on reste largement sur notre faim, au regard de la discographie du groupe. A l’arrivée, les fans s’en contenteront et les autres resteront de marbre envers ces nouvelles compositions.


Rédigé par : Dimmu 77 | 12/20 | Nb de lectures : 12885