Un an après leur premier album les clermontois de CRANKSET nous remettent le couvert pour une nouvelle fournée. Si “Futur for thought” mettait en scène un métal/HxC teinté de néo, d’electro et d’indus, il semblerait que CRANKSET ai recentré son attention vers un musique qui ratisse moins large pour le cas de « Waiting After Rebellion ? ». Les expérimentations, visant à intégrer des machines et des samples dans leur style, se veulent beaucoup plus discrètes presque imperceptibles et n’ont désormais de commun avec le néo que l’accord souterrain des guitares.
Désormais CRANKSET est un groupe à part entière de métal/core avec toute la panoplie . Les constructions des titres se veulent sinueuses, alliant des rythmiques plombées et parfois dissonantes à des envolées qui flirtent avec le post HxC. Toute cette évolution pour arriver à une musique plus spontanée, plus incisive et plus puissante.
CRANKSET a conservé tout de même ce goût prononcé pour des textes plus travaillés qu’à l’accoutumé. Des paroles riches de sens qui n’ont de raison d’être que pour susciter une prise de conscience collective. Pour donner plus de force à ces textes CRANKSET a choisi de s’exprimer en anglais mais aussi en français : un choix intéressant pour un style résolument anglo-saxon. Inutile de vous préciser que la vision du monde depuis le Puy de Dôme est on ne peut plus pessimiste et ce n’est pas l’inspiration d’un auteur comme George Orwell qui pourrait alléger le point de vue décidément bien sombre, voire dépressif, de CRANKSET.
Du côté de la prod, là aussi, c’est le branle bas de combat. Outre une prise de son et un mixage très crus de Serge Maratell (TANTRUM, KNUT…), CRANKSET s’est offert les services de Pelle Henricsson (ENTOMBED, REFUSED…) et surtout de Magnus Lindberg, le chanteur de CULT OF LUNA pour le mastering. Toutefois, ces efforts conjugués n’échappent pas à un léger bémol : la durée de l’album est décidément trop longue et l’atmosphère pesante que les clermontois arrivent à instaurer sur cette galette perd de sa superbe pour devenir un peu ennuyeuse vers la fin. Je pense que ce disque aurait gagné en force avec l’amputation d’une quinzaine de minutes. Plus d’une heure de ce régime se révèle plutôt difficile à digérer à la longue mais pas facile de faire court quand on a des choses à dire…


Rédigé par : Tonton | 12/20 | Nb de lectures : 9034