Ces Auvergnats-là vont te faire danser une bourrée dont tu vas pas te remettre tout de suite... Douze piges d'existence, une démo, deux albums, un split avec Noise Data et de menus changements de line-up plus tard, les Clermontois de Crankset débarquent avec "Graceful Delicacy". Et les années passant, on peut constater que le groupe est de ceux qui ont mis du vin dans leur eau. Puisque de leurs débuts sous le sceau du neo/hardcore, le groupe a sacrément durci le ton pour nous offrir un condensé de différents courants du metal et du hardcore modernes rarement mariés.

Et ça attaque de manière franchement impressionnante, avec un "Surelly It Will" qui brisera quelques mâchoires d'entrée de jeu. Gros death Gojirien plombé par des ambiances blackisantes et à la dynamique hardcore très danstagueule, ça joue compact, l'accueil est rude. La double tartine et le son, signé par le gratteux de Noise Data, en impose. La seule question qui se pose après une aussi grosse mise en bouche, c'est "Est-ce qu'ils vont pouvoir autant assurer tout du long derrière?".

Malheureusement non, la tâche se révèlant trop lourde, mais les gaziers dévoilent suffisamment de talent et de qualités pour qu'on passe l'éponge. Tout d'abord, le cocktail proposé, relativement inédit: partant d'une base axée gros metal moderne façon Gojira/Meshuggah (voix, rythmiques), Crankset enrichit sa musique d'influences estampillées hardcore bordélique, souplesse Botch-esque en tête, ainsi que le O'God The Aftermath de Norma Jean pour les dissonances et les riffs plâtrés. Ensuite, dans une moindre mesure, les spectres de Will Haven et Cult Of Luna pointeront le bout de leur nez de par la dimension plus émotionnelle que prennent certains titres ("Falling").

Alors soit, leur assemblage, bien que de qualité, semble parfois décousu, les braillantes growlées sonnent trop transparentes alors que le groupe pourrait vraiment faire la différence là-dessus, mais ne boudons pas notre plaisir: même si tout n'est pas parfait Crankset s'est engagé dans une voie plutôt inédite, et s'y dépatouille relativement bien (rappelant dans la démarche un The Psyke Project plus metallisé). Ne leur reste plus qu'à peaufiner leur style et leurs efforts, musicaux comme extra-musicaux (album en libre DL sur leur Myspace), devraient se révéler payants.


Rédigé par : Crown_Me | 13,5/20 | Nb de lectures : 10357