Trois ans! Voilà le temps qu'il aura fallu à CRADLE OF FILTH pour accoucher de "Midnight in the Labyrinth". Si à la base ce projet se voulait être un simple album de réenregistrements, histoire de suivre la tendance du moment, la bande à Dani a rapidement laissé tomber cette idée pour s'orienter vers quelque chose de plus original, à savoir un recueil des plus grands "tubes" du groupe en version orchestrale symphonique. Sur le papier la démarche semblait louable, tant les anciens morceaux de COF paraissaient déjà taillés pour cela, sur CD en revanche, on peut légitimement se poser la question de l'utilité de cet aparté discographique et se demander si tout cela n'était pas trop ambitieux, ou du moins trop personnel.

"Midnight in the Labyrinth" se présente sous la forme d'un double opus avec sur un premier disque des versions purement orchestrales et sur un second, ces mêmes versions agrémentées de quelques lignes de chant, réinterprétées par Dani et la "belle" Sarah, qui s'est récemment rabibochée avec le lutin après sa froide éviction d'il y a quelques années.

Je ne m'attarderai pas sur les versions orchestrales brutes et pour être honnête, je dois vous avouer qu'elles m'ont plus ou moins laissé de marbre. Il est certes intéressant de redécouvrir ces vieux titres de COF comme s'ils sortaient tout droit de la bande originale d'un film d'épouvante, mais en ce qui me concerne, ce sont vraiment les versions du second CD qui ont su capter mon attention.

Mine de rien tous ces petits rajouts apportent une nouvelle dimension à ces réenregistrements. Dani y reprend donc quelques couplets ou "catch phrases" des morceaux originels, mais d'une manière bien plus subtile, entendez par là une semi-narration aux intonations dramatiques en lieu et place des ses traditionnelles criailleries.

Ajoutez à cela une base musicale symphonique de toute beauté, parsemée de cuivres, de cordes, de percussions, mais surtout de chœurs somptueusement épiques et vous obtiendrez des versions de "Thirteen Autumns and a Widow", "The Forest Whispers My Name" ou bien encore "Funeral in Carpathia", absolument fabuleuses. Mais la palme reviendra sans doute à un "Dusk And Her Embrace" magnifié de bout en bout, véritable ode au crépuscule aussi fascinante qu'envoûtante.

J'imagine qu'il a dû être difficile de faire un choix quant aux morceaux qui composent ce double album, il faut reconnaître que jusqu'à "Cruelty And The Beast", COF n'a quasiment jamais fait dans le déchet. D'aucuns, moi y compris, regretteront l'absence de titres comme "Malice Through the Looking Glass" ou "Lustmord and Wargasm", d'autant plus qu'ils auraient probablement tenu un meilleur rang que "The Twisted Nails of Faith", que je n'ai personnellement jamais aimé ou "Summer Dying Fast", que l'on avait déjà découvert sur le précédent maxi, alors qu'il est de loin le morceau le moins abouti de "Midnight in the Labyrinth".

Le seul petit hic dans tout cela, est que "Midnight in the Labyrinth" est une œuvre avant tout destinée aux fans de COF, j'irais même jusqu'à affirmer aux diehard fans. Je ne vais pas vous le cacher, le pékin lambda n'y entendra qu'une redondance de musique pompeuse dévolue à un RPG. Ce projet est au final à prendre comme un cadeau fait par COF à tous ceux qui les suivent ou les ont suivis jusqu'en 1998.


Rédigé par : wasted | Cradle Of Fith : Original Soundtrack/ | Nb de lectures : 15974