Successeur du très bon "Dawn Addict" sorti en 2004, ce "White Line" était attendu au tournant tant son prédécesseur laissait entrevoir un potentiel énorme. Après la perte d'un de ses membres en la personne de Vinnie Valentine (Hreidmarr, pour ceux qui ne le savait toujours pas, l'ex-leader d'ANOREXIA NERVOSA), on était également impatient d'entendre à nouveau le groupe sur album, même si les prestations live nous avaient rassurés sur les talents de Britney Beach. Et bien n'y allons par quatre chemins, c'est une semi-déception qui m'a envahi à l'écoute des 11 titres de cette nouvelle galette.

Proposant comme précédemment un metal fortement teinté de pop, la marche entre "Dawn Addict" et cette nouvelle galette est pourtant assez haute. Si le premier effort du groupe s'avérait être dansant à de nombreuses reprises et rock'n'roll dans sa conception, "White Line" est un album extrêmement posé où aucun titre ne se détache à la première écoute. Basé essentiellement sur des morceaux mid-tempo agrémentés d'arrangements électro, il est bien difficile de trouver du relief à l'album. Heureusement, certains titres arrivent encore à nous botter le cul comme "Night Star" (même si sa ressemblance avec "God Bless You" est vraiment dommage…), "Bastard City" et dans une moindre mesure "In my Veins". Idem, on regrettera l'abandon des ambiances goths qui sont ici insérées d'une manière peut-être plus fine mais qui du coup passent quasi-inaperçues.

Mais derrière cette platitude apparente se cachent des morceaux franchement bien foutus et sur lesquels Britney Beach pose des vocaux impeccables de justesse et de beauté, gros point fort de ce nouvel album. Qui souhaite écouter des morceaux assez calmes aux mélodies prenantes devrait trouver son bonheur dans ce "White Line". Le magnifique titre d'ouverture, "From My Shades", tout en retenue, ou encore "Don't Die Again", "White Line", "The Sun Is Dead" et le final haut en émotion "New Dead World" en sont le parfait exemple avec une qualité d'écriture remarquable. Fort en refrains accrocheurs, le manque de dynamique des morceaux est encore plus regrettable tant on se dit qu'avec plus de pêche, "White Line" aurait vraiment pu être une sacrée réussite.

En prenant une voie musicale plus posée, CRACK OV DAWN décevra sûrement une partie de son public pour récupérer un autre public car si la faiblesse de "White Line" est principalement un manque de puissance, la force de l'album réside dans un talent de composition pour le style que l'on ne peut renier et une cohérence du tout indiscutable. Mais personnellement, je reste sur ma faim…


Rédigé par : Foofur | 12/20 | Nb de lectures : 13405