COUNT RAVEN - Mammons War (I Hate/Underclass) - 23/03/2010 @ 08h10
Et hop, un de plus.

Oui, un de plus de feu l’écurie berlinoise HELLHOUND à revenir d’entre les morts très opportunément à l’heure où, dans la foulée d’un REVEREND BIZARRE, le ‘vrai’ doom a enfin trouvé son public et une reconnaissance qu’il n’espérait plus. Pour ceux qui ne le connaissent pas, sachez que dans les années 90 – à l’époque où tout le monde s’en foutait donc – ce label teuton réunissait la crème de la crème de la scène doom traditionnelle américaine et plus particulièrement de sa succursale du Maryland (WRETCHED, IRON MAN, THE OBSESSED, UNORTHODOX, etc.). C’est très simple, ils étaient TOUS là, tous les damnés de la Terre qui, contrairement à la vaste majorité des fans de metal n’avaient, eux, jamais oublié ni PENTAGRAM ni BLACK SABBATH. Des damnés venus à 95% du pays de l’Oncle Sam, avec quelques rares collègues européens dont ce Comte Corbeau, suédois pour être exact. Un COUNT RAVEN qui, avec SAINT VITUS, fut peut-être le seul représentant de ce catalogue aujourd’hui prestigieux mais il y a quinze ans symbole de vente catastrophiques et d’une totale ignorance de la part des médias, à avoir un certain impact commercial, du moins en Allemagne où ses inclinaisons plus heavy-metal eurent un certain écho.

Malgré le départ de son premier chanteur, Christian ‘Chritus’ Lindersson, après leur premier album (depuis, le gaillard s’est refait un nom avec SAINT VITUS le temps d’un album, puis TERRA FIRMA et enfin, récemment, LORD VICAR), le groupe s’était avéré d’une régularité exemplaire, délivrant entre 1990 et 1996 quatre albums impeccables, certes redevables sur quatorze générations à BLACK SABBATH et plus particulièrement OZZY OSBOURNE (notamment au niveau du chant) mais tout aussi sombres et surtout résolument ‘metal’, là où les Cavaliers de l’Apocalypse de Birmingham préféraient cultiver un sens du groove parfois plus rock’n roll et pas encore appelé ‘stoner’. Sauf qu’à peine le dernier ‘Messiah Of Confusion’ mis dans les bacs en 1996, HELLHOUND met la clef sous la porte et fait imploser le groupe, sous tension depuis quelques années suite à l’emprise parfois pesante de son chanteur/guitariste et tyran au nom de spécialité savoyarde, Dan Fondelius. Monsieur prend alors ses cliques et ses claques, claironne à qui veut l’entendre qu’il va continuer grossièrement à jouer la même musique mais sous le nom de DOOMSDAY GOVERNEMENT, que ça va chier ma bonne dame et puis… Ben plus rien. Ou pas grand-chose si ce n'est une poignée de titres de DG ici et là, notamment sur la BOF ‘I Am Vengeance’, qui sonnent comme deux gouttes d’eau comme COUNT RAVEN et pour cause puisque dans les deux cas, c’est Fondelius qui se charge des textes, de la musique, de la guitare et du chant ! Sans surprise, le groupe finit par annoncer sa reformation en 2003, fait la tête d’affiche du festival ‘Doom Shall Rise’ l’année suivante devant un parterre de vieux doomsters en pleine extase, annonce rapidement son intention d’enregistrer un nouvel album et puis, c’est de nouveau le trou noir, tout juste interrompu par la (bienvenue) réédition complète de leur back-catalogue en 2006.

Et puis là, pouf, ze miracle : sans crier gare, le tant attendu disque du comeback est là. Bon, avec juste Fondelius du line-up d’origine (bien qu’ayant participé à la reformation entre 2003, le batteur, Christer Petersson, et le bassiste, Tommy Eriksson, ont re-giclé) et, entre autres, le dernier batteur en date de WITCHCRAFT, Fredrik Jansson, mais ici reconverti à la basse (?!). En même temps, on s’en fout un peu, tant plus que jamais COUNT RAVEN se résume justement à son seul leader omnipotent qui d’ailleurs ne se gène pas pour recycler éhonteusement par exemple ici le morceau « I Scream » déjà disponible sur la BOF ‘I Am Vengeance’ sorti en 2001 ! En contrepartie, pour la première fois, Môsieur a accepté de partager les crédits sur trois titres avec ces collègues et même laisser Jansson signer tout seul comme un grand un morceau (« Seven Days »). Mais pas de souci : le résultat est dans l’exacte lignée de ses quatre prédécesseurs, comme si l’horloge interne de COUNT RAVEN était resté bloquée dans les 90’s. Pire : sa fixette sur Tony Iommi et ses potos semble s’être aggravée avec le temps et ‘Mammons War’ est plus BLACK SAB’ que jamais… Par contre, vu que le fan-club de papa OZZY est déjà des plus encombrés, chacun a eu l’intelligence de se repartir équitablement le gâteau. A WITCHCRAFT de prendre charge ‘Black Sabbath’ et ‘Paranoid’. Feu SLEEP ou les excellents IRON MAN, eux, leur ont préféré les relents opiacés de ‘Masters Of Reality’ ou ‘Volume 4’. Quant à COUNT RAVEN, comme les mésestimés Canadiens de SHEAVY, ils ont en ligne de mire le BLACK SABBATH post-‘Sabbath Bloody Sabbath’, plus vieux, moins véloce mais aussi revenu de ces délires progressifs. Seule exception à la règle : l’étrange mais assez envoûtant « The Entity » où sur fond de claviers vintages dignes d’un bon vieux skeud de KLAUS SCHULZE (!) mais sans batterie ni guitares Fondelius déclame un texte millénariste sur notre inévitable damnation, thème centrale de son œuvre depuis toujours et qui, une nouvelle fois, transpire des textes de ces onze nouvelles chansons.

Sauf que le tout peine quand même à marquer autant que ses prédécesseurs, comme par exemple le gigantesque ‘High On Infinity’ (1993) qui dès l’intro de batterie de son premier titre « Jen » vous prenait à la gorge et ne vous lâchait plus jusqu'à ce que vous poussiez votre dernier râle (gasp). Et en adoptant un son moins mordant et plus ‘stoner’, sans compter le vide laissé par le Petersson et sa frappe de mammouth, le groupe justifie encore moins son choix de bourrer ras-la-gueule ce CD et d’accoucher ainsi d’un album de près de soixante-dix minutes, alors qu’un peu de concision (la majorité des morceaux sont trop longs) et le ratissage des titres plus les faiblards aurait donné un album plus ramassé, plus nerveux et donc meilleur. ‘Mammons War’ n’est pas un mauvais disque en soi et est même recommandable pour qui aime son doom rétro et surtout pas trop alambiqué. Mais quoi que Fondelius en dise, l’absence de ses anciens collègues se fait sentir. Et surtout, quitte à sortir le tout sous le nom de DOOMSDAY GOUVERNMENT si cela nous avait épargné quelques années, on attendait quand même un chouia plus après treize années de régime sec. Surtout après le dernier IRON MAN (oui, encore eux !) ait anéanti toute compétition avec ‘I Have Returned’ il y a six mois…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 13/20 | Nb de lectures : 13072




Auteur
Commentaire
juj
Membre enregistré
Posté le: 23/03/2010 à 08h43 - (81987)
très bon

Globox666
IP:79.82.242.52
Invité
Posté le: 23/03/2010 à 10h14 - (81993)
je l'ai acheté il y a 3 semaines et je l'ai pas encore bien digéré mais il m'a l'air sympathique même si bien trop long comme tu le soulignes. A priori il est pas du niveau des "Destruction Of The Void" et "High On Infinity", à voir après plus d'écoutes.

General Zod
IP:89.156.181.59
Invité
Posté le: 23/03/2010 à 10h44 - (81994)
Bien d'accord avec toi mon Zozo. Il sera impossible d'égaler le niveau de "High On Infinity", qui est un album tout simplement énorme. Mais ce nouvel effort est plus qu'honnête.

mp
IP:82.65.180.246
Invité
Posté le: 23/03/2010 à 19h00 - (82014)
oui très honnête mais derriere bien sur ce putain de HIGH ON INFINITY

Carcinos
Membre enregistré
Posté le: 24/03/2010 à 03h51 - (82025)
Je connaissais pas High on infinity, je viens de l'écouter. Eh bah, nan ça sonne pas aussi bien hein. Vous direz ce que vous voudrez, adeptes du "c'était mieux avant", mais les riffs sont bateaux, que dis-je, cargo, le son est plat (mon dieu ce son de caisse claire est horrible) et la voix a quelques débordements pas très bienvenus.

Là, sur Mammon's war, c'est plus concis, trop propre c'est vrai, mais plus rond aussi, au niveau du son j'entends. Et la voix est mieux exploitée, les riffs aussi (même si certains restent bateaux aussi). Bref, je préfère celui-ci.



Banjan
IP:82.237.72.228
Invité
Posté le: 25/03/2010 à 16h48 - (82106)
Faut pas écouter les autres. Je jure sur le sang de la sainte vierge que ce disque est totalement monstrueux. Au moins autant que le High on infinity, avec le côté prog en plus, ce putain de son et évidemment la voix de l'autre patron du Doom... Le titre To kill a child est totalement insurmontable tant il en impose avec ses riffs TERRIBLES et son solo qui pourrait hérisser le poil du plus teigneux des infidèles.

Zen
Membre enregistré
Posté le: 26/03/2010 à 18h03 - (82173)

En tant que vieux con de passage ... Ai jeté une esgourde : ben, la voix m'a vraiment fait penser à du Ozzy période "Diary of a Madman" ...

Mais l'ensemble au final est pas à se relever la nuit ... enfin c'est que mon avis.



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