Les Allemands de CORVUS CORAX égrainent leur musique d’inspiration ancienne (moyenâgeuse) depuis presque 20 ans. Habitués du registre néo-médiéval, avec l’utilisation d’instruments anciens tels que cornemuses, flûtes, cors et autres luths, ils nous proposaient régulièrement des pièces très empreintes de musique traditionnelle.
En 2005, ils varièrent leur propos avec l’étonnant et magistral « Cantus Buranus », une adaptation des poèmes du recueil Carmina Burana (littéralement les chants de Beuern), dont la plus célèbre mise en musique a été signée par Carl Orff au début du XXème siècle.
Dans la droite lignée du premier travail sur le Carmina Burana, CORVUS CORAX nous propose ici un second travail monumental d’une très grande qualité. Pour la réalisation de cette deuxième partie, ils ont fait appel au Babelsberger Filmorchester, un orchestre professionnel allemand spécialisé dans l’interprétation de musique de film, et à des chanteuses et chanteurs réputés (en Allemagne) pour l’interprétation des chœurs.
Ceux qui connaissent le travail des Allemands au travers de leurs précédents tels « Venus Vina Musica » ou « Seikilos » seront désorientés s’ils n’ont pas eu l’occasion de jeter une oreille sur le « Cantus Buranus » (part I). Car ici, même si l’ensemble possède de nombreux aspects qui rappellent la musique ancienne, une partie des instruments, et certains thèmes musicaux, l’orientation est très clairement harmonique et donc très contemporaine. D’ailleurs, la présence du Babelsberger Filmorchester est un choix judicieux car l’œuvre pourrait aisément illustrer un film épique majestueux. La musique proposée ici est très visuelle.
Les percussions ont un rôle prépondérant ainsi que les chœurs. Les orchestrations sont riches et fortes. Riches du mélange des timbres, les cordes très contemporaines des violons et le son nasillard de la cornemuse par exemple. Le tout forme une masse épique et gigantesque, rappelant souvent un CHAOSTAR par le côté moderne, lyrique, l’étrangeté moderne et noire en moins, ou des musiques de films tout simplement. Ou tout simplement VANGELIS, l’électronique en moins.
La pièce "Vitium In Opere" m’a fait fortement penser au "Proliferation" sur l’album « Memorial » de MOONSPELL, l’instrumentation métal en moins évidemment. Mais cela pour dire que la puissance des titres pourrait donner des idées d’une interprétation plus métallique de cette œuvre. Mais il n’y aurait pas de réel intérêt à faire cela. Je referme la parenthèse, pardonnez cette digression.
Ce « Cantus Buranus II » dure près d’une heure vingt. La longueur de l’œuvre en fait une pièce parfois indigeste dans sa totalité, notamment par la répétition des thèmes de percussions.
Mis à part cet aspect purement subjectif, CORVUS CORAX nous propose une œuvre fière et somptueuse, digne de celle des grands compositeurs du début du XXème. La production est à la hauteur du projet, forte, puissance, claire.
Et pour enfoncer le clou de ce travail colossal, un packaging de toute beauté. Le disque est livré dans un digi-book magnifique en forme de grimoire ancien, lettré d’or, dont les pages intérieures semblent toutes patinées par le temps et les mains qui les ont tournées, illustrées des portraits des membres superbement réalisés et retravaillés, et contiennent les poèmes en latin et leur traduction allemande.
Vous avez entre les mains un très beau collector qui pourrait aisément figurer en tête de liste des plus fastes.
Il ne vous reste plus qu’à jeter une oreille et un œil avide sur cette grande œuvre hors du temps et des genres.
Digipack Fabuleux , musique fabuleuse ... mais j'espère que cette débauche de moyens ne va pas les détourner de la bignou/bombarde musique , le style qui leur va le mieux !!!
Neurosien Membre enregistré
Posté le: 30/10/2008 à 19h49 - (63702)
fabueleux , je l'ai vue en Wacken
Enorme comme groupe
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En 2005, ils varièrent leur propos avec l’étonnant et magistral « Cantus Buranus », une adaptation des poèmes du recueil Carmina Burana (littéralement les chants de Beuern), dont la plus célèbre mise en musique a été signée par Carl Orff au début du XXème siècle.
Dans la droite lignée du premier travail sur le Carmina Burana, CORVUS CORAX nous propose ici un second travail monumental d’une très grande qualité. Pour la réalisation de cette deuxième partie, ils ont fait appel au Babelsberger Filmorchester, un orchestre professionnel allemand spécialisé dans l’interprétation de musique de film, et à des chanteuses et chanteurs réputés (en Allemagne) pour l’interprétation des chœurs.
Ceux qui connaissent le travail des Allemands au travers de leurs précédents tels « Venus Vina Musica » ou « Seikilos » seront désorientés s’ils n’ont pas eu l’occasion de jeter une oreille sur le « Cantus Buranus » (part I). Car ici, même si l’ensemble possède de nombreux aspects qui rappellent la musique ancienne, une partie des instruments, et certains thèmes musicaux, l’orientation est très clairement harmonique et donc très contemporaine. D’ailleurs, la présence du Babelsberger Filmorchester est un choix judicieux car l’œuvre pourrait aisément illustrer un film épique majestueux. La musique proposée ici est très visuelle.
Les percussions ont un rôle prépondérant ainsi que les chœurs. Les orchestrations sont riches et fortes. Riches du mélange des timbres, les cordes très contemporaines des violons et le son nasillard de la cornemuse par exemple. Le tout forme une masse épique et gigantesque, rappelant souvent un CHAOSTAR par le côté moderne, lyrique, l’étrangeté moderne et noire en moins, ou des musiques de films tout simplement. Ou tout simplement VANGELIS, l’électronique en moins.
La pièce "Vitium In Opere" m’a fait fortement penser au "Proliferation" sur l’album « Memorial » de MOONSPELL, l’instrumentation métal en moins évidemment. Mais cela pour dire que la puissance des titres pourrait donner des idées d’une interprétation plus métallique de cette œuvre. Mais il n’y aurait pas de réel intérêt à faire cela. Je referme la parenthèse, pardonnez cette digression.
Ce « Cantus Buranus II » dure près d’une heure vingt. La longueur de l’œuvre en fait une pièce parfois indigeste dans sa totalité, notamment par la répétition des thèmes de percussions.
Mis à part cet aspect purement subjectif, CORVUS CORAX nous propose une œuvre fière et somptueuse, digne de celle des grands compositeurs du début du XXème. La production est à la hauteur du projet, forte, puissance, claire.
Et pour enfoncer le clou de ce travail colossal, un packaging de toute beauté. Le disque est livré dans un digi-book magnifique en forme de grimoire ancien, lettré d’or, dont les pages intérieures semblent toutes patinées par le temps et les mains qui les ont tournées, illustrées des portraits des membres superbement réalisés et retravaillés, et contiennent les poèmes en latin et leur traduction allemande.
Vous avez entre les mains un très beau collector qui pourrait aisément figurer en tête de liste des plus fastes.
Il ne vous reste plus qu’à jeter une oreille et un œil avide sur cette grande œuvre hors du temps et des genres.
Rédigé par : Matthieu | 16/20 | Nb de lectures : 11664