CORTEZ - Phoebus (Throatruiner/Basement Apes/Get A Life/Lost Pilgrims) - 24/04/2013 @ 06h58
J’avoue, pour moi, « CORTEZ » c’est avant toute chose un modèle de basket. Les plus élégantes et les plus old school des Nike. Mais CORTEZ c’est aussi un groupe suisse, le pays à la mode de l’année 2013. Après un album prometteur, on les avait perdus pendant de longues années avant de les voir revenir, sans crier gare, via un split dévastateur avec Plebeian Grandstand et, dans la foulée, voilà un nouvel album qui déboule grâce à la collaboration de quatre labels : Throatruiner, Basement Apes, Get A Life et Lost Pilgrims.

Déjà CORTEZ se démarque de par son line-up : un chanteur, un guitariste, un batteur et un compositeur/producteur. Pas de bassiste. Malgré l’absence de quatre-cordes, les Suisses parviennent à créer de la lourdeur, des atmosphères chaotiques flirtant avec le post-core. L’album démarre en trombe avec un « Temps Mort » monstrueux porté à bout de bras par un jeu de batterie stupéfiant d’efficacité, de maîtrise et de présence. Les percussions occupent une bonne partie de l’espace sonore du titre par-dessus lequel vient malgré tout se greffer des nappes de guitares au top elles aussi. Ni trop agressives, ni trop « post », elles sont le contrepoint parfait à la batterie et amène un vrai plus au niveau de l’atmosphère de ce morceau qui se place direct parmi les meilleurs d’un album qui n’en manque pas. En tout cas, entre screamo, postcore et metal, « Phoebus » part sur de très bonnes bases. L’artwork résume tout : entre ombre et lumière, entre brume et soleil. Tout est là, simplement.

Si on reconnaît toujours la patte du groupe, les Suisses n’ont, pour autant, pas chômés en huit ans et leur son a évolué, pour s’adapter à l’époque. On retrouve l’intensité qui se dégage de chacun des dix morceaux, la faculté de créer de belles atmosphères partagées entre la rage, la résignation et la colère. Puis une vraie efficacité dans la composition, chez CORTEZ c’est toujours le bon riff au bon moment, le pattern de batterie qui débarque où il faut, quand il faut et une voix qui se pose et qui, quand le besoin se fait sentir, laisse parler la musique. La cohésion entre les trois entités du groupe est totale et cela s’entend sur des morceaux comme « Arrogants Que Nous Sommes » ou « Sulfure ». On parle d’ambiance et de construction mais CORTEZ est aussi un « groupe de rock » ce qu’il prouve avec « L’Autre Estime » qui dépasse à peine la minute trente.

« Phoebus » est un album complexe et homogène, peut-être trop. L’impression de n’écouter qu’un seul long morceau se fait parfois sentir et on ne sait plus trop où on se trouve, emporté par un tourbillon de rage, de riffs et de tension. Comity savait parfaitement se jouer de ça en distillant quelques points de repère tout au long de ses albums. Ici, ça manque. Le deuxième petit reproche que je ferais tient dans la longueur de l’album. Avec l’un ou l’autre titre en moins, la sensation d’oppression aurait été plus grande encore. Mais… on se serait privé d’excellents titres. Choix cornélien s’il en est mais on ne tiendra aucunement rigueur au groupe d’avoir eu envie de présenter un menu copieux après une longue absence. Surtout que la qualité est là. L’album se termine comme il avait commencé : par un titre long, et épique mettant la batterie et les atmosphères à l’honneur, très semblable dans la construction au morceau d’ouverture. La logique est implacable, la boucle est bouclée.

La production est parfaite elle aussi. Râpeuse, le son est habité, ça vit mais on évite le piège du tout en lourdeur qui peut s’avérant plombant sur la longueur. Ici, le son rend parfaitement honneur à une musique plus riche qu’il n’y paraît. Chaque morceau tourne avec quatre riffs, pas de démonstration gratuite mais le tout est arrangé et assemblé de façon totalement cohérente ce qui crée une vraie touche, une véritable identité, un univers unique. Et c’est là où le groupe marque des points : en réussissant à se démarquer dans une scène encombrée et plus bouchée que le périph à l’heure de pointe. CORTEZ ne fait pas comme tout le monde, crée sa propre musique, ses ambiances, ses atmosphères et ses sonorités en piochant dans le screamo, le hardcore, le metal, le postcore, le postmetal et tout ce que vous voulez d’autre. Cette musique est intemporelle et pas trop marquée par son époque, juste ce qu’il faut, ni plus, ni moins. Tout ça avec, je le rappelle, une guitare, une voix et une batterie là où d’autres en font beaucoup moins avec trois guitares, deux batterie, une basse et des samples. Comme quoi la musique c’est pas compliqué, c’est une question de savoir-faire et rien d’autre.

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Rédigé par : Seb On Fire | 16.5/20 | Nb de lectures : 12962




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Commentaire
RBD
Membre enregistré
Posté le: 24/04/2013 à 13h29 - (107122)
Vus en concert il y a quelques mois... pris une bonne tarte !

Zero
Membre enregistré
Posté le: 25/04/2013 à 11h46 - (107131)
...je connaissais vaguement Cortez. La chro donne envie, je vais aller jeter une oreille de suite...

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