Cinq longues années séparent ce «In The Arms Of God» du précédent opus. De l’eau a en effet coulé sous les ponts et le temps a passé depuis la sortie de «America’s Volume Dealer» (sorti en 2000)… Corrosion Of Conformity (COC), le groupe mené d’une main de maître par le guitariste/chanteur Pepper Keenan, nous a depuis gratifié d’un album Live (audio et vidéo, sorti en 2001), tandis que le sieur Pepper lui-même s’est autorisé une courte digression ayant conduit à la ponte d’un nouvel album de Down «II - A Bustle In Your Hedgerow…», en 2002. A croire que cette escapade de ton plutôt Bluesy avec les camarades Phil Anselmo, Rex Brown (Ex-Pantera), Jimmy Bower (Eyehategod, qui fut aussi le batteur remplaçant au pied levé Reed Mulin en pleine tournée de COC après la sortie de «America’s Volume Dealer») et Kirk Windstein (de l’excellente formation aux allures de pachyderme, j’ai nommé Crowbar) a permis à Pepper de revenir en force au sein de COC, avec du sang neuf et surtout avec quelques compositions différemment inspirées. Alors que le précédent long effort laissait transparaître plus que jamais les intonations profondément sudistes du combo (une influence pour beaucoup de zicos d’origine texane et dont il semble qu’elle est difficile à masquer), ici avec «In The Arms Of God», le quartet (dont le line-up comprend aujourd’hui Stanton Moore derrière les fûts) propose en quelque sorte un retour aux sources, sans pour autant tomber dans la facilité ou dans le déjà-vu. Alliant l’aspect brut d’un «Blind», le groove et le feeling d’un «Deliverance» avec la lourdeur Rock d’un «Wiseblood», COC tente de se renouveler en intégrant certains gimmicks presque Stoner, parfois Doom-Rock façon Black Sabbath («Stone Breaker», «World On Fire»…) voir même psychédéliques et planants à la manière d’un Led Zeppelin inspiré («So Much Left Behind»). Et c’est une belle réussite, puisque ces éléments Seventies s’intègrent parfaitement au canevas sonore précédemment perpétré par COC… Pour preuve, ce LP contient de nombreux titres forts à la limite entre Rock Bluesy (une des conséquences - dont j’ai fait allusion plus haut - du temps passé par Pepper au sein de Down), Rock Seventies et le Metal lourd et tranchant déjà exposé par COC. Le morceau d’introduction de l’album, «Stone Breaker» au solo de gratte digne d’un de ces guitars-heros torturés et aux nappes de synthés analogiques presque planantes, reste la parfaite description de l’état du nouveau COC. Que cela ne fasse pas fuir les inconditionnels du groupe, puisque la griffe de COC est toujours présente, comme en témoignent certaines mesures menées par le groove de la basse de Mike Dean (tel que sur «Dirty Hands Empty»), le chant mélodique et parfois agressif de Pepper (ce dernier n’a jamais aussi bien chanté) ou encore les riffs de grattes laissant paraître la hargne et la rage des premiers jours («It Is That Way»,«Never Turns To More» ou encore «In The Arms Of God»)… Ces douze compositons montrent que COC est encore loin de dépérir !


Rédigé par : DeadStar | 17/20 | Nb de lectures : 13692