CONTROL DENIED - The Fragile Art Of Existence (Relapse/PIAS) - 26/11/2010 @ 08h31
On l'attend et on en parle depuis des années, mais ce n'est pas encore le second album de CONTROL DENIED qui est arrivé dans les bacs, et peut-être cela vaut-il mieux ainsi. C'est donc une nouvelle édition du premier et unique disque du projet « heavy » de Chuck Shuldiner, « The Fragile Art Of Existence », qui est proposée par Relapse en accord avec la Perseverance Holdings, avec qui un contrat a été signé en vue de rééditer tout ce qui a été sorti par Schuldiner de son vivant.

À première vue, sachant qu'une version remasterisée a déjà été commercialisée par Metal Mind il y a quelques années, cette nouvelle version pue l'arnaque et le mercantilisme. À seconde vue, quand on regarde le track listing et qu'on voit que certains morceaux sont présents pas moins de quatre fois en version démo, comme « What If...? », ou trois (« Cut Down »), on se dit que oui, décidément, certains ont une manière étrange de respecter la mémoire de Chuck. À troisième vue, quand on apprend qu'il y aura une version 2CD et une version 3CD, notre opinion est faite : on se fout encore une fois de la gueule du fan, qui pour avoir les démos avec Chuck au chant devra impérativement se procurer l'édition deluxe ultimate platinium 3CD.

Pourtant, après écoute des deux versions, d'une part la magie Schuldiner opère encore et donne une légitimité à une réédition qui partait avec un gros handicap, et d'autre part il s'avère qu'à moins d'être un collectionneur quasi obsessionnel, la version 2CD conviendra parfaitement. Commençons par la magie Schuldiner : « The Fragile Art Of Existence » n'est plus à présenter, ce disque est un pur bijou de Metal technique, progressif, mélodique, le prolongement Heavy de la dernière période de DEATH (« Symbolic » et « The Sound Of Perseverance »). De longs morceaux à tiroirs constituent donc cet album dans lequel chaque instrumentiste, y compris le chant, est mis à l'honneur. Une fois encore, Steve DiGiorgio (basse, DEATH, SADUS) y fait des merveilles et il n'y a qu'à comparer les versions démo, sur lesquelles il n'apparaît pas, pour s'en rendre compte. Inutile de passer en revue tous les morceaux de ce disque devenu culte dès sa sortie qui n'a pas pris une ride. A l'écoute des démos sur lesquelles chante Chuck Shuldnier, on peut de plus se rendre compte, sans être totalement surpris pour autant connaissant le perfectionnisme du bonhomme, que la plupart des lignes de chant étaient écrites depuis bien longtemps et que même si la prestation de Tim Aymar sur le disque est irréprochable, il n'a été « que » l'outil permettant à Shuldiner de pallier ses limites vocales, limites qui soit dit en passant auraient certainement pu être dépassées s'il avait disposé de plus de temps comme le montrent les essais plus que respectables disponibles sur le troisième CD (démos de 1996).

Mais revenons à cette fameuse magie, qui justifierait presque à elle seule l'achat de ces nouvelles versions : les démos de 1999 (CD 2) ne comportent pas de chant et ce sont donc des versions instrumentales (sans la basse de DiGiorgio non plus, malheureusement) des morceaux de l'album qui offrent tout le loisir de se délecter du génie de composition de Chuck. Ces morceaux auraient tout simplement pu être des instrumentaux et sonner tout aussi bien! C'est en cela que la magie opère, nous faisant redécouvrir des titres qu'on croyait connaître par cœur. Du coup, hormis une remasterisation sans éclat de l'album, le deuxième CD y gagne un intérêt certain, d'autant que le son est très correct. Les autres pistes de ce disque sont une version de « Breaking The Broken » avec Chuck au chant qui fait son petit effet sur les nostalgiques que nous sommes, mais qui n'a guère d'autre intérêt, et des trois démos de 1997, donc sans Richard Christy (batterie) et Steve DiGiorgio. Les structures de base et riffs des morceaux n'ayant pas énormément évolué par la suite, ces versions de 1997 donnent surtout l'occasion de constater l'avancement du projet deux ans avant sa sortie et, bien sûr constituent un document appréciable pour tout fan du guitariste. La surprise vient du dernier titre, « Tune Of Evil », délire comico-black metal de Chuck qui conclut la version 2CD sur une note positive et me fait relativiser mon jugement premier concernant la démarche.

S'il y a un indéniable aspect mercantile derrière cette réédition et celles qui vont suivre, en ce qui concerne « The Fragile Art Of Existence », le premier CD bonus a énormément d'intérêt pour tout fan du groupe car les démos proposées sont de bonne facture et qu'il contient le plus intéressant en terme de qualité pure. Bien sûr on aurait aimé que tout soit offert sans tomber dans le cliché des versions spéciales, mais c'est ainsi. Le troisième CD contient des démos plus anciennes qui ont un intérêt historique, mais pas forcément musical à moins, encore une fois, de vouloir absolument tout posséder des productions de Chuck Shuldiner. Reste, pour retrouver un peu d'objectivité, qu'on peut se demander s'il aurait apprécié de voir une partie non finalisée de son travail commercialisée... On ne le saura jamais et disons que pour cette fois, on accordera le bénéfice du doute à Relapse et à la famille en raison de la qualité des bonus. Pour finir, un mot sur le livret, qui contient un texte touchant de Christy se remémorant quelques bons moments passés avec Chuck Schuldiner lors de la conception du disque, et qui a été amputé d'une illustration de Travis Smith, comme le dos du boîtier CD qui reprend une illustration interne alors qu'il en avait une propre sur la version originale...

Track listing
CD 01 : « The Fragile Art Of Existence », remasterisé
1. Consumed
2. Breaking The Broken
3. Expect The Unexpected
4. What If...?
5. When The Link Becomes Missing
6. Believe
7. Cut Down
8. The Fragile Art Of Existence

CD 02 :
1. Consumed (1999 Demos)
2. When The Link Becomes Missing (1999 Demos)
3. The Fragile Art Of Existence (1999 Demos)
4. Breaking The Broken (1999 Demos)
5. Breaking The Broken (1999 Demos) w/ Chuck on Vocals
6. Believe (1997 Demo)
7. What If…? (1997 Demo)
8. Cut Down (1997 Demo)
9. Tune Of Evil (Comedy Demo)

CD 03 :
1. What If...? (1996 Demos)
2. Cut Down (1996 Demos)
3. Expect The Unexpected (1996 Demos)
4. Believe (1996 Demos)
5. The Fragile Art Of Existence (1996 Demos)
6. What If...? (1996 Demos)
7. Expect The Unexpected (1996 Demos) w/ Chuck on Vocals
8. What If...? (1996 Demos) w/ Chuck on Vocals
9. Cut Down (1996 Demos) w/ Chuck on Vocals

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Extraits des 26 morceaux - 262 téléchargements


Rédigé par : Dungorpat | Réédition/ | Nb de lectures : 14730




Auteur
Commentaire
outrecuistre
IP:82.245.80.195
Invité
Posté le: 26/11/2010 à 10h25 - (89277)
Album aussi méconnu que cultissime, ils peuvent le ressortir en version banjo, ca le fera quand meme.

pyofan
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 11h47 - (89287)
aaaaaaahh les goûts et les couleurs...

grand fan de Death mais alors là je peux pas... la voix est juste insupportable...

passé mon tour à sa sortie, je continue à faire l'impasse....



nocturnus1977
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 12h23 - (89289)
je ne suis pas un gros fan non plus, même si j'ai l'album de puis 1999...

de toute façon, le dernier death m'avait déjà un peu déçu en 1998

ça mérite quand même l'écoute et ça devrait plaire aux fans de the sound of perseverance...

Black Comedon
IP:89.86.109.46
Invité
Posté le: 26/11/2010 à 12h46 - (89294)
Dire que Warell dane de Nevermore devait chanter sur l'album, là ça aurait eu de la gueule !

GU:-(MMORTAL
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 13h25 - (89298)
Je vais aller dépoussièrer ce disque qui doit trainer quelque part chez moi...mais ce n' est pas parce que nous sommes en 2011 avec cette réédition que mon avis changera : j' ai toujours trouvé ce disque curieux et moyen. Je suis pourtant fan de Death jusque The Sound Of Perseverance. Ce style ne m' a jamais convaincu (la voix non plus) ou tout du moins il aura fallu que Death n' existe pas en fait !



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 14h03 - (89303)
Excellent skeud !

Nekromantik
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 17h07 - (89314)
C'est clair qu'il tue ce skeud!
Jme tate vraiment a racheter cette réédition 3 cd!



#Guillaume#
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 18h08 - (89321)
Cette réédition ne m'intéresse pas plus que ça... par contre l'album vieillit vraiment bien!
Les compos sont renversantes, ce type avait un feeling incomparable. Cette sortie est peut être l'occasion de réévaluer le requiem de Chuck.

Sammy
IP:82.252.130.107
Invité
Posté le: 26/11/2010 à 18h35 - (89324)
The Fragile Art Of Existence se classe comme Symbolic et The Sound of Perseverance dans les disques de Chuck que je n'aime pas des masses !

Tout le reste est d'un super niveau, la y a pas assez de feeling à mon gout !

CHUCK MAURICE
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2010 à 20h26 - (89326)
réédition completement inutile (qui va écouter plus d'une fois la version démo de l'album ?) que j'ai bien évidemment acheté. le packaging a de la gueule.

neurot
Membre enregistré
Posté le: 27/11/2010 à 00h28 - (89327)
c'est un bon album, la patte de Chuck est bien là, même si le style est un peu différent. ça ravira les gratteux fan de son jeu.
Pas de réédition pour moi, mais j'ai choppé la 1ere édition pour quelques ? la semaine dernière, bien content



peleaub
Membre enregistré
Posté le: 28/11/2010 à 15h44 - (89343)
Instrumentalement c'est sublime, mais alors cette voix....elle me tape sur le système.



zozo
Membre enregistré
Posté le: 29/11/2010 à 00h30 - (89349)
En réécoutant avec le recul, la similarité de certains passages avec WATCHTOWER m'a frappé. Pas vous?

nocturnus1977
Membre enregistré
Posté le: 30/11/2010 à 05h23 - (89364)
i ly a des influences Watchtower, pourquoi pas...mais c'est loin de leur virtuosité (et pourtant les zicos de Control Denied sont de super pros!)...

Arnaud
Membre enregistré
Posté le: 30/11/2010 à 19h08 - (89412)
Un album qui n'a pas pris une ride, toujours aussi magique comme tous les albums de DEATH au final.
Ayant toujours eût une préférence pour "Symbolic" et "The Sound Of Perseverance", je trouve que cet album est une suite logique: plus riche, plus progressif, plus complexe, mais aussi terriblement accrocheur avec tant de passages jouissifs dont seul Shuldiner avait le secret (les solos sublimes) et cette ambiance toujours aussi grave vraiment prenante. Un putain de plaisir, il se passe tellement de choses (Richard Christy quoi !!!). Et Tim Aymar est fantastique, il livre une grande performance dans un genre Heavy qui colle très bien, malgré le fait que ce soit déconcertant. Il y a une tonne de mélodie vocale qui reste en tête, un côté fédérateur qui se dégage.
Parfait.

Le genre d'oeuvre qui échappe à toute classification.



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