L’autocollant promotionnel apposé sur le cd vendu dans les bacs présente « Frozen Sky » ni plus ni moins comme un chef d’œuvre de heavy speed moderne, destiné aux fans de HELLOWEEN, SONATA ARTICA et STRATOVARIUS… Si je reste dubitatif concernant la première partie, la seconde s’impose comme une évidence!

CONQUEST piétine en effet sans vergogne mais avec beaucoup d’application les plates-bandes de SONATA ARTICA et STRATO, à tel point que la ressemblance est parfois confondante ! Le premier tiers de l’album passe ainsi sans trop de problème : on a bien une impression de déjà-vu avec cette production bien claire, ce clavier très présent et ces guitares allant du heavy atmosphérique (« The Way Of Device ») au bon vieux speed stratovarien (« My Aim »), voire mixant les deux (« The Road To Nowhere »), mais on se laisse facilement charmer. Les ukrainiens se montrent efficaces à défaut d’être révolutionnaires : « My Aim » a une mélodie récurrente sonnant presque folk/pagan bien accrocheuse qui sera d’ailleurs reprise sur le morceau suivant, les plans de chansons sont conventionnels mais solides, on est en terrain connu mais le paysage est sympa.

Et puis on en arrive fatalement à la ballade qui fait mouiller les yeux. Vous savez, celle qui parle souvent de « sky », « heaven », « rain », « love », « flying » etc. Cette fois, ce sera « Flying In The Rain », presque du Tina Arena dans le texte… allez, puisque vous le demandez, morceaux choisis du premier couplet :

“Close the door before my eyes
I will never find the way to paradise
(…)
I will fly forever
In the sky
And I will never diiiie
I’m flying in the rain”

Je sais, c’est facile de se moquer et c’est pas cool, mais avouez qu’ils cherchent quand même. Bref, passons sur les paroles, ce n’est pas évident de s’exprimer avec profondeur dans une langue qu’on ne maîtrise pas et quelques textes cucu ne font pas de mal sur un album, ils peuvent même en augmenter le capital sympathie. Non, si « Flying In The Rain » est si mal passée c’est à cause de la performance du chanteur, qu’on ne sentait déjà pas plus à l’aise que cela sur les titres précédents et qui s’essaie là à quelques montées incontrôlées dans les aigus qui la plombent. Marrant mais rédhibitoire.

On repart ensuite sur un rythme plus énergique avec « The Temple Of Fear », speed classique mais honnête mis à part son refrain bancal, suivi d’un morceau atmosphérique « Don’t Tell Me Farewell » et d’une deuxième ballade moins ambitieuse vocalement parlant, donc plus réussie. L’album se termine tranquillement par le heavy « Warbeast » et « Frozen Sky », un autre speed conventionnel.

En conclusion et pour ceux qui ont lu cette chronique en diagonale, disons que CONQUEST pénètre le marché français avec un album de speed mélodique très pro et sympathique mais lourdement handicapé par un chanteur sans personnalité manquant encore de maîtrise et des compos qui sont plus le fruit d’une pompe appliquée que d’un vrai travail de création.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 12567