Déjà l’heure d’un deuxième enregistrement pour les Frenchies hispanisants de COMO MUERTOS. Quelques mois après un premier mini CD qui leur avait permis de s’inviter aux sommaires et sur les samplers des trois mensuels métalliques que comptait encore l’hexagone en 2007 et de se tailler une solide réputation, c’est avec un line-up consolidé que COMO MUERTOS revient jouer de la machette avec les quatre nouveaux morceaux de ce EP.

Outre les arrivées du bassiste de RITUALIZATION et du guitariste de PURGE, COMO MUERTOS s’est trouvé un batteur de choix avec le recrutement de Mike, cogneur attitré de KRONOS. Il semblerait logique qu’un tel remaniement du groupe aurait pu avoir des répercutions sur le style du groupe qui nous avait régalés l’année dernière. Pourtant non, les nouvelles compos du groupe s’inscrivent dans la continuité des anciennes. Un death metal au feeling aussi rock’n’roll que cradingue ; le coït inavoué d’AUTOPSY, IMPETIGO, BRUJERIA, DEATH BREATH (pour le côté gras à filer du cholestérol à un Ethiopien) et DOWN (pour la touche r’n’r) délicatement relevé par les effluves acres d’aisselles de bûcherons et de graisses à tronçonneuse.

Ouais, COMO MUERTOS nous débite encore une fois quelques morceaux imparables d’efficacité à vous foutre les cervicales en mousse, avec une recette pourtant bien familière. Celle qui consiste à composer de bonnes chansons gavées de groove et idéales pour tailler les pits en pièces. J’ajouterai une nouvelle fois que les roulements gutturaux du chant en espagnol confèrent, comme toujours, un certain charme, un charisme supplémentaire aux textes toujours axés sur de bucoliques démembrements, actes de cannibalisme et autres facéties salissantes qui obligent à faire bouillir le linge en machine. On en arriverait presque à regretter que les inévitables samples extraits de films ne soient pas, eux aussi, dans la jolie langue de Julio Iglesias.

On notera tout de même, certaines accélérations, plus marquées que dans le passé, imputables à l’arrivée du père Mike. Une sensible évolution qui prend tout son sens si l’on considère, par une élégante métaphore, qu’il serait parfaitement crétin de s’obstiner à ne rouler que sur des départementales au volant d'une Porsche.

Super visuel, super présentation inspirée par les comics et super zic, rien n’est laissé au hasard. On dénote même une certaine méticulosité habillement maquillée sous des abords aussi bourrins que bourrus et faussement patauds du genre. Deuxième mini CD et deuxième tuerie sans faute pour COMO MUERTOS qui n’a, visiblement, pas fini de nous surprendre. A ce propos, je m’étonne encore qu’aucun label digne de ce nom n’ait encore mis la main sur un filon qui a fait couler tant d’encre et de salive en si peu de temps. Gageons que l’album (qui sera enregistré début 2009 au Drudenhaus studio) et les concerts à venir dans les prochains mois sauront confirmer ce que certains d’entre nous savent déjà : COMO MUERTOS n’a pas fini de faire parler de lui et devrait, en toute logique se tailler (à coup de machette) une belle petite place sanguinolente à l’échelle nationale et, pourquoi pas, internationale.


Rédigé par : Tonton | 8/10 | Nb de lectures : 11418