Je ne sais pas si certains d'entre vous se souviennent de LINGUA, un de mes gros coups de cœur en 2006. Je vous ai bassiné en long, en large et en travers avec ce groupe suédois constitué de quatre personnages vivant pour leur musique et qui proposaient un album de rock tendance métal aux mélodies prenantes sur lequel je ne taris toujours pas d'éloges aujourd'hui.

Eh bien figurez-vous que les quatre membres de LINGUA ont énormément de choses à raconter musicalement parlant et pour se faire ont créé deux autres entités: COME SLEEP et RÖVFITTA. Ne croyez pas qu'il s'agisse de side project, Thomas, Misha, Patrick et Anders gèrent les trois groupes en parallèle en ne donnant la priorité à aucun. Et 2007 est donc l'année de COME SLEEP qui débarque avec un premier LP intitulé "The Burden of Ballast". Un titre qui évoque clairement la notion de poids et qui colle à merveille à la musique proposée ici…

En effet, on retrouve certaines composantes de LINGUA dans COME SLEEP, si ce n'est que pour CP tout est plus lourd, rugueux et sombre. A grand coup de riffs pachydermiques et de rythmiques entre low et mid tempo, COME SLEEP tisse une trame étouffante qui vous immerge dès le premier titre "Be The End" dans une atmosphère hypnotique et volontairement monotone, les titres possédant des structures relativement simples basées sur la répétition et l'émotion. Accordées ultra grave, les guitares forment un mur de son écrasant, à l'image des superbes "For Sleep" et "His Beast is Done", deux titres éprouvant à l'atmosphère intimiste troublant et touchant. Proche aussi bien du post-hardcore, du sludge, du stoner rock ou du post-rock, COME SLEEP pond une mouture musicale qui ne fait certes pas dans l'originalité mais qui s'avère diablement efficace et bien construite, lorgnant dans la sphère musicale des NEUROSIS, TRANSMISSION0, CULT OF LUNA ou KYUSS. On a déjà fait pire question références!!!

Si pour LINGUA les vocaux étaient assurés par Thomas, cette fois-ci c'est Misha qui tient le micro et la voix se fait ici beaucoup plus écorchée et rocailleuse, entretenue au bourbon et à la clope, ressemblant pour quelques intonations à celle de Jaz Coleman (KILLING JOKE). Un timbre de voix qui colle parfaitement à l'ambiance très embrumée de "The Burden of Ballast", relevé à quelques reprises par la voix claire de Thomas, comme sur le très linguesque et splendide "To This Day: not a sound".

Ajoutez à tout ceci une production claire et puissante pour un album réalisé en quelques jours seulement et vous obtiendrez un premier opus aux qualités certaines qui confirme le talent intarissable des membres du Collectif Lingua… Quatre gars dont on n'a pas fini d'entendre parler et c'est tant mieux comme ça!


Rédigé par : Foofur | 15,5/20 | Nb de lectures : 10482