Et voilà, encore un bon disque duquel j'ai failli passer à côté. Ce trio suisse s'est formé au début de l'an 2000 à Los Angeles. Ne me demandez pas comment ce miracle géographique a pu se produire, mais c'est bel et bien ce qui est indiqué dans la biographie. Cataloguer Coma Star dans le métal serait en tout cas un peu déplacé - et paf, 90% des lecteurs qui passent à la kro suivante, snif... - car leur son est véritablement rock, très rock même. Imaginez le Soundgarden des débuts qui croise Pearl Jam et Nirvana après avoir ingurgité une petite dose de Tool et de Creed avec un léger soupçon de Coal Chamber et de Deftones. C'est justement le point fort de Coma Star qui réussissent à être originaux sans être originaux, vous me suivez là ? Je veux dire que même si leur musique ne se démarque pas vraiment de la scène actuelle, on peut sans grande difficultés les reconnaître lors d'une séance d'écoute. Et ceci grâce à la magnifique voix de leur chanteur, à la fois chaleureuse et éraillée, un son de guitares énorme qui pose un véritable mur de sonorités magiques et simples et des petites idées de compositions très bien amenées. Je pense en particulier à un "Painkiller" introductif qui prend immédiatement à la gorge, un "Give yourself away" qui fait hérisser les bras, un "Don't fit" qu'on croirait interprété live, un "Suffocated" qui s'énerve dans un esprit roots jouissif et dans l'absolu, je salue bien bas une facilité dans l'écriture souvent déconcertante qui nous propulse en plein dans la période grunge avec une production plus actuelle. Ce disque est en tout cas une belle petite découverte bien rafraichissante qui ne pourra qu'égayer les oreilles entre deux séances de bourrinage intense. La maison de disque catalogue ce groupe comme étant un "U2 sous Jack Daniels". Même si cette affirmation est quand même un tant soit peu prétentieuse, il ne fait aucun doute qu'un potentiel réel est bien là et qu'on devrait entendre parler de Coma Star prochainement en des termes certainement élogieux. Ce CD prendra de toute façon place dans mon autoradio et je suis certain que les mornes points de vue de ma Moselle d'adoption ne tarderont pas à se transformer en longues routes bordant la côte Ouest d'un pays à la mentalité élitiste et nauséabonde mais aux paysages souvent inoubliables. Au pire, en laissant le disque tourner 3 ou 4 fois, je suis certain d'arriver jusqu'en Suisse et je n'y perdrais pas beaucoup au change. http://www.comastar.com


Rédigé par : Loufi | 15/20 | Nb de lectures : 7305