Je ne pense pas qu’il y ait besoin d’avoir un master en portugais pour traduire COLOSSO en français. Ce One man band est né à Porto dans l’esprit tortueux de Monsieur Max Tomé, compositeur et instrumentiste de ce premier superbe album nommé « Abrasive Peace ». Il est aussi utile de préciser en début de chro que c’est notre cher Monsieur Dirk Verbeuren qui s’est chargé des prises batterie, ce qui augure donc dès le départ d’une qualité d’exécution chirurgicale derrière les fûts.
COLOSSO pratique, selon ses propres termes, un “open-minded, no-boundaries, progressive Death Metal”. A l’écoute des huit titres de ce “Abrasive peace” on ne peut qu’adhérer à cette définition tant l’univers de COLOSSO baigne dans un esprit de liberté affranchi de tout esprit de fermeture. Il ne faut cependant pas croire que le combo est mou du genou et que les compos passent de la distorsion au son clair sans trop savoir pourquoi mais histoire de varier les ambiances et les plaisirs.
« Abrasive Peace » est résolument Death, violent, rapide et oppressant. Volontiers sombres et peu engageantes les sonorités apocalyptiques qui accompagnent les chansons ne s’estompent jamais vraiment quellles ques soient les notes jouées.
Le ton de l’album est donc noir mais limpide, violent mais extrêmement précis et déterminé à foncer droit au but. On retrouve au fur et à mesure des titres des influences issues bien entendu des grands noms du Death technique comme CYNIC, de vieilles réminiscences certainement issues des vieux CANNIBAL et MORBID et des progressions harmoniques qui font parfois penser à du OPETH. Les riffs sont techniques mais plus on prête l’oreille et plus on s’aperçoit que finalement ils ne versent jamais dans la démonstration et l’ego trip mal placé. Dès qu’il faut ambiancer un peu plus certains passages, les accords n’hésitent pas à se faire plus lancinants, plus dissonants voire carrément discrets. Les soli sont de qualité et suffisamment épars pour se faire bien entendre et bien remarquer. Très clairs et lipides, ces derniers sont mélodiques et véloces et chatouillent astucieusement l’oreille de par leur côté rythmique un poil décalé qui apporte un petit côté jazz dans les sonorités.
Remarquablement mise en place, la batterie de Dirk est fouillée, véloce, puissamment produite et très agressive. Les blasts se comptent par dizaines, les déflagrations de double pédale se disputent aux breaks mitraillette qui viennent se faufiler au travers des structures musclées du compositeur Max Tomé. Dirk semble s’être parfaitement adapté à l’univers de COLOSSO en proposant un jeu clair, touffu mais aéré qui colle parfaitement à ce Death bizarroïde et engagé. Les nappes de claviers viennent se faire entendre au-dessus des riffs de mulets et des rugissements de prédateurs en rut pour poser un cadre encore plus inquiétant sur tableau déjà pas très lumineux.
Le chant est d’ailleurs d’une précision métronomique et on sent que Max a dû en chier cinq minutes pour poser ses growls et ses rugissements reptiliens. Gutturale et monocorde, la voix ne sort jamais vraiment du cadre du growl, mais étrangement, l’émotion passe, et je ne lasse pas des grognements de Max même après plusieurs titres. On ne pourra pas dire que Mister Tomé n’est pas habité lorsqu’il pousse ses cris et qu’il riffe sa mère en canardant sur tout ce qui passe aux alentours.
J’ai pris énormément de plaisir à écouter cet album et bien que je ne sois pas un spécialiste de « Death technique », je vous engage à aller écouter cette petite merveille de netteté et de brutalité portugaise. En téléchargement gratuit, cet album vaut vraiment la peine qu’on s’y arrête un petit peu pour en percer les mystères. Certains regretteront le côté très cristallin et limpide de l’ensemble mais difficile de s’imaginer COLOSSO sonner différemment tant la violence semble pour eux se regarder avec les yeux grands ouverts. C’est du bon caralho…
Les premiéres ecoutes sont sympa ! Une ptite touche "perso" c'est toujours bon à prendre :)
cyril_glaume Membre enregistré
Posté le: 03/05/2012 à 16h23 - (101904)
Perso ça me fait souvent penser à du Napalm époque "Fear, emptiness ..."
Will IP:90.41.196.46 Invité
Posté le: 04/05/2012 à 22h22 - (101931)
Acheté sur Bandcamp. Frais, bien écrit, bon.
Maxgrind IP:83.195.130.183 Invité
Posté le: 22/01/2014 à 12h43 - (110778)
Mon avis sera sûrement moins détaillé que sur Thallium car Abrasive Peace a été plus dur à digérer/écouter.
Musicalement, Colosso fait (selon moi) du gros death metal technique. Et de qualité, c'est à préciser!
Côté riffs, Max Tomé a un toucher très fin, très intelligent. J'aime beaucoup le côté sombre/apocalyptique qui émane de ses compos. Un aspect prédominant qui m'a sans aucun doute attiré à écouter plus en profondeur ce groupe.
Les grosses parties de batterie de Dirk Verbeuren renforcent la rapidité/brutalité des compos de Max Tomé.
D'ailleurs, les vocalises gutturales de ce dernier sont parfaites. Un growl comme ça, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue :o
Seul point faible de cet album pour moi, c'est la prod qui ne retranscris pas toujours super bien les sonorités diverses et variées / la richesse du contenu musical (à l'inverse de la prod sur l'EP Thallium).
D'autres pourraient reprocher à cet album une brutalité exacerbée qui peut rendre le tout plus difficile à digérer/appréhender. Ce n'est pas mon cas mais je reconnais néanmoins qu'il n'est pas facile d'accès.
Malgré ce léger bémol, Abrasive Peace est un album très bien écrit, frais et varié. Je loue également le génie de Max Tomé, très très bon compositeur au demeurant.
Colosso est chaudement à recommander ;)
Maxgrind IP:83.195.130.183 Invité
Posté le: 22/01/2014 à 12h44 - (110779)
Et j'ajoute la mention du jury pour Dirk Verbeuren, qui nous régale derrière les fûts!
pamalach Membre enregistré
Posté le: 22/01/2014 à 22h41 - (110786)
Ça c'est parlé mec !
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COLOSSO pratique, selon ses propres termes, un “open-minded, no-boundaries, progressive Death Metal”. A l’écoute des huit titres de ce “Abrasive peace” on ne peut qu’adhérer à cette définition tant l’univers de COLOSSO baigne dans un esprit de liberté affranchi de tout esprit de fermeture. Il ne faut cependant pas croire que le combo est mou du genou et que les compos passent de la distorsion au son clair sans trop savoir pourquoi mais histoire de varier les ambiances et les plaisirs.
« Abrasive Peace » est résolument Death, violent, rapide et oppressant. Volontiers sombres et peu engageantes les sonorités apocalyptiques qui accompagnent les chansons ne s’estompent jamais vraiment quellles ques soient les notes jouées.
Le ton de l’album est donc noir mais limpide, violent mais extrêmement précis et déterminé à foncer droit au but. On retrouve au fur et à mesure des titres des influences issues bien entendu des grands noms du Death technique comme CYNIC, de vieilles réminiscences certainement issues des vieux CANNIBAL et MORBID et des progressions harmoniques qui font parfois penser à du OPETH. Les riffs sont techniques mais plus on prête l’oreille et plus on s’aperçoit que finalement ils ne versent jamais dans la démonstration et l’ego trip mal placé. Dès qu’il faut ambiancer un peu plus certains passages, les accords n’hésitent pas à se faire plus lancinants, plus dissonants voire carrément discrets. Les soli sont de qualité et suffisamment épars pour se faire bien entendre et bien remarquer. Très clairs et lipides, ces derniers sont mélodiques et véloces et chatouillent astucieusement l’oreille de par leur côté rythmique un poil décalé qui apporte un petit côté jazz dans les sonorités.
Remarquablement mise en place, la batterie de Dirk est fouillée, véloce, puissamment produite et très agressive. Les blasts se comptent par dizaines, les déflagrations de double pédale se disputent aux breaks mitraillette qui viennent se faufiler au travers des structures musclées du compositeur Max Tomé. Dirk semble s’être parfaitement adapté à l’univers de COLOSSO en proposant un jeu clair, touffu mais aéré qui colle parfaitement à ce Death bizarroïde et engagé. Les nappes de claviers viennent se faire entendre au-dessus des riffs de mulets et des rugissements de prédateurs en rut pour poser un cadre encore plus inquiétant sur tableau déjà pas très lumineux.
Le chant est d’ailleurs d’une précision métronomique et on sent que Max a dû en chier cinq minutes pour poser ses growls et ses rugissements reptiliens. Gutturale et monocorde, la voix ne sort jamais vraiment du cadre du growl, mais étrangement, l’émotion passe, et je ne lasse pas des grognements de Max même après plusieurs titres. On ne pourra pas dire que Mister Tomé n’est pas habité lorsqu’il pousse ses cris et qu’il riffe sa mère en canardant sur tout ce qui passe aux alentours.
J’ai pris énormément de plaisir à écouter cet album et bien que je ne sois pas un spécialiste de « Death technique », je vous engage à aller écouter cette petite merveille de netteté et de brutalité portugaise. En téléchargement gratuit, cet album vaut vraiment la peine qu’on s’y arrête un petit peu pour en percer les mystères. Certains regretteront le côté très cristallin et limpide de l’ensemble mais difficile de s’imaginer COLOSSO sonner différemment tant la violence semble pour eux se regarder avec les yeux grands ouverts. C’est du bon caralho…
Rédigé par : Pamalach | 14.5/20 | Nb de lectures : 12159