Sixième album pour les américains de COHEED & CAMBRIA, et premier d’une doublette conceptuelle. Et ouai, « The Afterman : Ascension » en est le premier volume, qui sera bientôt suivi par sa moitié, « The Afterman : Descension », prévu pour février 2013. Mais pour le moment, attardons-nous sur cette première sortie, déjà dans les bacs depuis octobre 2012. Un nouvelle album bénéficiant, primo : d’un artwork chiadé, et secondo : d’une qualité musicale remarquable.

Personnellement, je ne connaissais la formation que de nom, et c’est donc avec leur sixième skeud que je me fais les dents. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit, pour étendre sa culture musical et faire de nouvelle découverte. Alors allons-y gaiement.

« The Afterman : Ascension » est un album conceptuel, ok, mais c’est aussi avant tout un foutu bon album de rock/prog’ et qui sonne méchamment bien. Un album riche, catchy, burné par instant, mais surtout foutrement inspiré. Les titres mêlent entre eux intensité, émotion, sur fond de musique compact, résolument chiadé. L’exécution est parfaite, la justesse omniprésente, et c’est surtout l’émotion qui ressort le plus. Une sensibilité renforcée par le timbre si particulier de Claudio Sanchez, mais également par les riffs et harmonies concoctées par Travis Stever. Un souffle presque épique s’installe sur l’ensemble du skeud et crée ainsi un phénomène terriblement jouissif à l’écoute de ce premier volume.

Chaque morceau dégage sa propre aura, sa propre énergie. « Key Entity Extraction I Domino The Destitute », premier véritable titre de l’album, scotche par son ton résolument catchy, tout en sensibilité. Toute la richesse du rock progressif des américains est condensée sur ce seul titre. Même sans être un grand amateur du style, j’ai immédiatement succombé. De même que « Mother Of Man », plus mélancolique dans son genre, en impose par ses modulations et son duo chant feminin/Claudio Sanchez intervenant lors des refrains. Certains aspects minimalistes viennent apporter leurs pierres à l'édifice et emmènent « The Afterman » vers d’autres sphères. Grâce à un jeu minime, mais sans pour autant dépourvu de recherche, de Travis Stever et surtout au chant quasi murmuré de Claudio. Le groove et la gaîté se taillent une part du gâteau et s’immiscent au beau milieu de l’album, avec un « Goodnight Fait Lady » transpirant les douces après midi d’été emporté par un jeu limite pop, énormément soutenu par les lignes de basse rondouillettes de Zach Cooper. La suite des « Key Entity Extraction » n’est pas en reste. La triplette est absolument addictive, et superbement composée, notamment sur « Key Entity Extraction III Vic The Butcher », qui ressort comme étant le morceau le plus couillu du lot. On bascule carrément vers la world music avec « Key Entity Extraction IV Evagria The Faithful » et ses arrangements planants, mais même si ce titre pourrait faire « tache », il en ressort comme une certaine aération.. « The Afterman : Ascension » se conclue sur un « Subtraction » original, calme, sonnant presque à la manière d’une comptine, douce et envolée, qui referme ce premier volume d’une façon superbe.

Sans connaître les antécédents du groupe, je me permets tout de même de définir ce disque comme une pure réussite, tant il est riche, varié et véritablement recherché. Une preuve de savoir faire et de talent indéniable qui est parfaitement illustré sur cette galette. Maintenant, il n’y a plus qu’a espérer que la suite sera du même acabit, avec « The Afterman : Descension ».


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 16/20 | Nb de lectures : 12923