Drôle de zèbre ce COG ! Ou drôle de kangourou car il nous vient de l’autre bout du monde, de ce 5ème continent – l’Australie - tout aussi immense que mal connu de nous autres Européens. Et dans son pays, le trio COG jouit d’une certaine aura qui lui a permis d’être nominé aux « awards » locaux aux côtés de Nick Cave ou de The Presets.

Dès son premier album paru en 2005 – "The New Normal" – COG expérimentait un genre fourre-tout ou foutraque fait de multiples influences toutes plus éloignées les unes des autres : Tool, Isis, Nina Simone, Bob Marley, Leftfield, Helmet. Pari difficile et osé que de mettre en musique un tel assemblage et le résultat obtenu fut davantage salué pour son audace que pour sa réelle réussite.

Bien que prenant des chemins différents, l’ambition est toujours au programme de ce second album, preuve que les protagonistes n’ont pas l’intention de renoncer à leur identité. Punk/Rock progressif planant par moments heavy, du groove, du punch, COG tente ici une version plus aboutie de ses références passées au risque d’y perdre sa boussole.

Une nouvelle formule qui pourrait ressembler à du Sylvan sur "No Other Way" (9min55) excepté que la voix de Flynn Gower est beaucoup moins expressive que celle de Marco Glühman. La musique semble vouloir décoller mais rien ne se passe et une certaine monotonie s’installe après quelques minutes d’écoute.

"What If" (4min19) offre quelques envolées intéressantes ; "Bird Of Feather" (3min44) possède une mélodie entêtante ; "Swamp" (5min23) propose sans doute le meilleur de "Sharing Space", un rock/heavy sombre avec cuivres qui fait son petit effet.

Le titre éponyme "Sharing Space" (5min36) parvient difficilement à extraire son épingle du jeu à cause d’un chorus redondant et qui, une nouvelle fois, tend vers l’uniformité.

Idem pour "Say Your Last Goodbye" (4min04) ; malgré un fond engageant il ne parvient pas à s’inscrire dans la durée.

Le reste est à l’avenant jouant l’équilibre entre compos solides et d’autres manquant de personnalité.

Album sympathique et porteur de grandes promesses mais, et vous l’aurez noté, trop irrégulier car souvent répétitif, "Sharing Space" aura du mal à convaincre les plus exigeants d’entre vous. Certes, il possède quelques pièces originales et certaines mélodies pourraient même imprimer durablement vos cerveaux mais l’impression générale reste mitigée. Finalement, seule la curiosité des plus blasés d’entre vous peut vous amener à tenter l’expérience.


Rédigé par : Karadok | 12/20 | Nb de lectures : 10588