Dernière signature japonaise chez Razorback, COFFINS existait en fait depuis 1996 et se contentait, à cette époque, de suivre le chemin messianique de GODFLESH et des SWANS, avant de bifurquer vers un doom/stoner pour finalement stopper ses activités quelques années plus tard. Reformé depuis 2003, COFFINS est de retour sous la forme d’un side project réunissant des membres de DOT, PSYCHO TO BLACK et CHURCH OF MISERY.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, « Mortuary in Darkness » est seulement leur premier album. Connaissant le parcours musical de COFFINS, on pourrait spéculer facilement sur la teneur de cette première galette et pourtant… Le trio nippon a encore dévié sensiblement de son orientation artistique afin d’opter pour un style plus primal mais également plus lourd, puisque c’est désormais un death/doom ultra heavy qui fait l’objet des sept titres de ce disque.

Hé oui, les amateurs d’exotisme japonisant en seront pour leurs frais vu que les influences qui s’égrainent au fil de riffs lestés à coups de parpaings nous ramènent bien des années en arrière et plus précisément à WINTER ou encore à HELLHAMMER/CELTIC FROST.

Comme vous l’aurez déjà compris, si ces noms vous sont familiers, il n’y a absolument rien de primesautier dans la démarche de COFFINS. Avec une musique aussi minimaliste que pesante, COFFINS, comme ses prédécesseurs, joue sur les ambiances plutôt que sur la démonstration technique. La recette fonctionne plutôt bien puisque l’atmosphère de « Mortuary in Darkness » est plutôt oppressante ; et ces riffs lâchés, pachydermiques, ce chant restreint à des râles déshumanisés ne sont pas là pour alléger la pression.

Ces titres qui dépassent parfois le cap des neuf minutes nous emmènent en ballade dans le confinement des cryptes oubliées, dans l’obscurité presque palpable des catacombes, dans l’exiguïté des cercueils.

Pour compléter le tout, COFFINS assortit sa démarche claustrophobe d’une production assez particulière. En effet, le son est d’une crudité désagréablement astringente, on a presque le sentiment que le mixage a été minimal, histoire de ne rien enlever à la rugosité des instruments.

Si mes premiers contacts avec COFFINS m’ont quelque peu déplus, il faut bien admettre que « Mortuary in Darkness » remplit parfaitement son rôle dépressif et que ce simple fait mérite impérativement d’être signalé. Le pire dans tout ça, c’est qu’on arrive à y prendre goût à la longue…. Sont forts ces Japs…




Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 12567