Dans notre grande série, les groupes qui ne seront jamais invités chez Bernard Pivot, permettez-moi de vous présenter le nec plus ultra des groupes grind teutons. Sorti initialement il y a un an sur le défunt label Ablated records, c’est au label italien The Spew records que l’on doit cette sémillante réédition de « Sadochismo ». Oui, c’est clair qu’avec un titre pareil, le concept de ce second album, dont je m’apprête à vous parler ici, ne va pas traiter de la cueillette des champignons ou de la vivisection chez les drosophiles (des p’tites mouches si vous préférez). Nan, COCK AND BALL TORTURE continue dans son créneau porn grind avec une approche assez personnelle. Les tempos sont relativement lents pour un groupe de ce genre. C.A.B.T. mise davantage sur des ambiances très heavy avec des riffs cycliques voire hypnotiques et des rythmiques pépères. Parfois, les cadences s’emballent mais on reste loin du mitraillage habituel. L’impression générale de lourdeur est accentuée par le chant ultra caverneux qui tient plus du raclement de gorge bidouillé à grand renfort de technologie, à moins que le chanteur n’ait subit récemment une trachéotomie et ne s’exprime qu’à travers ce nouvel orifice dans la gorge. J’en arrive à me demander s’ils ont vraiment écrit des paroles pour coller aux titres de morceaux pour le moins invraisemblables. Je vous laisse savourer le lyrisme exacerbé qu’on peut imaginer trouver dans « Where girls learn to piss on command » (qui est également sorti en mcd chez stuhlgang records), « Enema bulldozer », « Kamikaze incest » ou « multiple slave sex ». La romance des dépucelages à la tronçonneuse n’est pas loin. Et que dire d’ « Instant onanizer » et de son intro de plus de deux minutes, visiblement extraite d’un film sado-maso japonais (même pas sous-titré en plus…) sur fond de flagellation et de cris ; un peu trop réaliste et de mauvais goût. Je soulignerai tout de même le superbe esthétisme et les jolies photos (soft) du livret, collant parfaitement avec le concept de l’album. Encore un cd louche, interdit aux moins de dix-huit ans qui n’a pas d’extrême que la musique. A conseiller uniquement aux amateurs de bizarreries et de latex…




Rédigé par : Tonton | 12/20 | Nb de lectures : 8630