Là, on tient des putains de challengers pour l'émission Retour Gagnant... Après dix ans de quasi mutisme, la bande à Ingram était revenue te décoller une énorme trempe il y a quelques mois avec "OX", comme pour te montrer comment que ça faisait de se faire remonter les bretelles par un daron à qui on la fait pas. Et scéniquement, au Hellfest, c'était juste à peine croyable (les fidèles pourront confirmer), de la pointe de mes orteils aux bouts de mes phalanges, tous mes os s'en souviennent encore. C'était plus qu'un concert de taré, c'était une foutue communion christique. Alors pour entretenir le feu de la foi qui brûle en toi, les boys de Kansas City reviennent te blinder la bouche d'hosties avec ce "OXEP". Déguste.

N'empêche qu'après toutes ces années de disette, deux livraisons en un an, et de haute volée, ça épate. Donc, avec deux sous de jugeotte tu l'auras deviné, "OXEP" est à "OX" ce que "The Ballad Of Gay Tony" est à GTA IV. Son extension, comme son nom le suggère très subtilement. Et si t'es un peu long à la détente, les ingrédients, identiques, parachèveront de te le carrer dans le crâne. La pochette est exactement la même après avoir cliqué sur "Invert Colors". La production rocailleuse, encore signée Ed Rose, est un véritable cas d'école, un magnifique écrin sonore au son de basse qui s'approche de la perfection. Et la direction musicale est la même que celle amorcée sur "OX", à savoir le même hardcore rêche et chaotique d'antan, dopé aux hormones post-hardcore bouseux et bluesy.

Sauf qu'ici le tempo tape plus souvent dans le pépère que dans l'hyperactif, ce qui ne change pas grand-chose à notre affaire: ça groove outrageusement, étirements obligatoires avant écoute sinon gare aux claquages musculaires. Et c'est pas de la vulgaire chute de studio finalisée à la va-vite pour liquider tes sesterces, on a affaire à un EP du niveau d'"OX" (même si je n'aurais pas rechigné sur quelques refrains divins en clair), donc cela comblera ceux qui avaient trouvé la demi-heure du grand frère trop courte. En l'espace de cinq titres (plus intro, plus outro), COALESCE prend le temps de creuser un peu plus le sillon qu'OX avait tracé. Avec en bonux un micro-featuring du fiston Ingram sur "Through Sparrows I Rest", qui a encore un peu de boulot avant d'avoir la voix d'ogre de son papounet. Bref, un EP à prendre pour ce qu'il est. There is nothing new under the sun, certes, mais il serait bien malvenu de venir bouder son plaisir.


Rédigé par : Crown_Me | 8/10 | Nb de lectures : 11232