Connaissez vous le rapport entre Dimmu Borgir, T.A.T.U, Impaled Nazarene, Artrosis et Closterkeller ? Stylistiquement bien sûr aucun, mais ces groupes ont tous débuté leur carrière en chantant dans leur langue nationale et ils ont vite compris que pour s'exporter il fallait malheureusement adopter la langue anglaise. Hormis quelques cas rares comme Eros Ramazotti ou Rammstein, il est évident que le passage à la langue de Shakespeare est le passeport quasi-indispensable à une carrière internationale.
Fondé en 1988 à Varsovie (et non pas 1998 comme précisé sur la feuille de presse), ce groupe de rock gothique bénéficie d'un succès énorme en Pologne où il est considéré comme un des grands initiateurs et leaders de la scène gothique. Ce disque doit d'ailleurs être leur 7° ou 8° et il n'est pas à véritablement parler une nouveauté. Il est initialement sorti en langue polonaise en 1999 et les vocaux ont été réenregistrés cette année pour passer à l'anglais. Même si l'album "Pastel" est sorti entretemps, le choix de ce disque pour la traduction s'est opéré car il est unanimement considéré comme le meilleur du groupe. J'avais 3 ou 4 albums de Closterkeller dans mes archives et j'avoue que la qualité de celui-ci dépasse allègrement les autres. Tout d'abord, on peut constater qu'ils ont atteint un véritable niveau professionnel avec "Graphite" et qu'il est particulièrement abordable et soigné. Très proche de la scène gothique des années 80 quand les Sisters of Mercy et consorts menaient la danse, les Closterkeller nous présentent ici une oeuvre mélancolique, empreinte d'une certaine tristesse accentuée par les vocaux de la ravissante Anja qui rappellent très souvent Chrissie Hynde, la mythique chanteuse des Pretenders. Même son petit accent est souvent charmant et apporte une petite touche d'exotisme à une musique souvent lente, assez linéaire mais terriblement efficace et belle. Les guitares se font discrètes, les arpèges prédominent et les 10 premiers titres (sur 14) s'écoutent sans déplaisir. Et pourquoi 10 titres me direz vous ? Tout simplement parce que les 4 derniers sont des ratages complets. Le groupe essaye de s'énerver en pondant des morceaux plus enlevés et il en devient complètement ridicule. C'est vraiment dommage car la qualité globale du disque s'en ressent beaucoup et je ne comprends vraiment pas quelle mouche a bien pu les piquer. Pourtant les 45 minutes des 10 premiers morceaux auraient été amplement suffisantes pour sortir une oeuvre mature d'un groupe qui a déjà une sacrée expérience derrière lui. Même si "Graphite" n'est pas parfait, les amateurs de gothic-rock mais aussi les fans des morceaux les plus lents de Within Temptation ou Lacuna Coil peuvent toujours donner une petite chance à Closterkeller. Pas mal.


Rédigé par : Loufi | 13/20 | Nb de lectures : 7124