Plus c'est long, plus c'est bon? Si cet adage a fait de mon adolescence une interminable ère de doutes et de complexes, cela ne semble pas être le cas des Ricains de Clinging To The Trees Of A Forest Fire, qui reviennent avec "Omega Drunk On The Blood Of Alpha", leur premier album, histoire de venir raviver les séquelles engendrées par leur poutrant EP "Harmonies From Bleeding Mouths". Enfin pas de mouron à vous faire, contrairement à ce que leur patronyme pourrait suggérer, les lascars ne sont pas trop du genre à faire traîner les choses.

Quoique contrairement à l'EP qui torchait ses sept titres en un laps de temps très réduit, "Omega Drunk On The Blood Of Alpha" se permet la coquetterie de passer la barre des deux minutes par titre. La raison? Clinging To The Trees Of A Forest Fire, avant, c'était du gros tech-grind furibard façon Machinist, si ça te parle pas pense Cephalic Carnage meets Gaza (et si ça te parle toujours pas, fonce tant qu'il en est encore temps, le bon goût t'accueillera toujours à bras ouverts), y'avait du blast à foison, des riffs bordéliques à faire baver un épileptique, des hurlements de bicéphale et des breaks de tarés tous les 2 plans et demi.

Maintenant, c'est la même chose, sauf qu'ils ont découvert les gravity-blasts et le sludge.

Autant dire que le remontage de bretelles est sévère, vu que toute l'artillerie lourde dégainée sur "Harmonies From Bleeding Mouths" a été doublée. Clinging To The Trees Of A Forest Fire prend ses aises et n'hésite plus à aller fouiner dans d'autres tiroirs de l'extrême sans demander, du quasi black "7 Seals" au rampant sludge d'"Eyes Of Wolves. Flesh Of God". Mais même dans ses quelques écarts, l'attirance originelle du groupe pour les convulsions grindisantes se fait toujours vivace, et on n'est jamais à l'abri d'une bonne grosse volée de blasts de derrière les fagots. Du tout bon, comme dirait Jacques, même si force m'est d'admettre que le timbre particulièrement hystérique du hurleur dreadlocké doit vite pouvoir taper sur le système.

Les enchaînements de plans se font sans échauffements préalables? C'est pas grave; la classification "chaotique" se faisant bien trop galvaudée de nos jours (dès que le premier groupe de clampins venu balance plus de 3 riffs et se prend pour Dillinger), Clinging To The Trees Of A Forest Fire fait partie de ceux qui viennent remettre les pendules à l'heure. Car non, ils ne débarquent pas tous seuls. Puisque pour les plus endurants d'entre vous, sachez que ça vient de chez Debello, le label de taré qui abrite une véritable cargaison d'ogives nucléaires pour la plupart encore plus destructrices, genre Robinson, Menorrhagia, Machinist, et autres Destroyer Destroyer. Ayez votre mutuelle-santé à jour, VS ne saurait se porter responsable des frais d'ORL engendrés.


Rédigé par : Crown_Me | 15/20 | Nb de lectures : 10833