Oui, cet album est sorti il y a plus de 5 mois.
Je sais. Mais, comme le disait un illustre érudit, Joe Bar Team, « Vieux Motard que jamais ».

Car, ce qui est bien, quand on a le privilège de gribouiller des kros sur un webzine tel que VS, c’est que de temps en temps, tout en traitant les CD promos à chroniquer, notre bien-aimé chef nous laisse parfois l’honneur de mettre un peu en lumière un album non chroniqué et méritant, à notre humble avis, un peu de reconnaissance.

Vous vous en doutez donc forcément : Clearwater Deathblow, à mon humble avis, mérite sa place parmi les chroniques de VS.
Pourquoi ?
Car ça poutre sévère !!!

Style pratiqué ?
Du très bon Grind teinté de miettes de BrutalDeath, qui déboîte, qui blast et qui latte : miam !

Canadiens d’origine, les 4 membres de Clearwater Deathblow (qui sont maintenant 5) nous balancent ici leur premier album. Formé en 2005, il s’agit de leur toute première déflagration sonore. Pas de démo ou d’EP avant, juste quelques concerts histoire de se chauffer, et hop ! v’la l’album...
Démarche prétentieuse ? Précipitée ? Ou réfléchie et aboutie ?
3ème réponse, mon Cap’tain !

Et oui, ça existe, des groupes qui, moins de 3 ans après leur formation, et dès leur première prod’, nous envoient dans les esgourdes des opus de très grande qualité !!
Car qualité est bien le terme adéquat, aucun doute là-dessus.

Bon, en fait, pour tout vous dire, les gaillards ont déjà pas mal bourlingué sur la scène underground québécoise, que ce soit dans le Grind ou le Death (Brutal ou non), et savent donc manier leurs instruments et leurs cordes vocales avec brio. Ces 4 gus ont en effet tous débutés leurs déambulations métalliques au début des années ’90, et ont tous officié dans plusieurs groupes avant d’échouer au sein de Clearwater Deathblow.
Inutile donc de préciser qu’ils savent de quoi ils causent, et que le professionnalisme est de mise sur cet album, avec, outre l’aspect purement musical décrit plus bas, un artwork sobre mais de qualité et une prod’ idéale, puissante et lourde tout en étant naturelle.

« Parasite Cleansing » n’a donc strictement rien d’original, mais mise tout sur l’efficacité et le bourrinage. Et sur ces aspects, le contrat est parfaitement rempli !
30 titres pour 39 minutes de déflagration sonore, les Canadiens ne font pas dans la dentelle, et c’est pas plus mal.
Majoritairement orientés « Grind », option Core, les compos du CD sont également fortement influencées par le Brutal Death, au travers de nombreux « breaks », riffs et accélérations bien dévastatrices et typiquement BrutalDeathiennes.
Mais pas de branlette techniquo-mélodique, ni de slamming guttural brutal : quand je parle de Brutal Death, c’est au travers des quelques breaks et influences palpables, et de quelques passages un poil ralentis.
Mais Clearwater Deathblow joue avant tout et majoritairement dans la cour Grind, et se sont bien l’extrême furie et la rage ultime qui transpirent avant tout à l’écoute de ce « Parasite Cleansing », et ce pour notre plus grand bonheur !

Pas besoin d’en écrire des tartines : le GrindDeath des Canadiens est vraiment bien foutu, super groovy tout en restant terriblement extrême et grindisant !

Si je devais citer un exemple musical, je vous avouerais que le premier groupe qui m’est venu à l’esprit est Mumakil, tant le mélange « 80% Grind / 20% Mosh » est autant détonant et percutant ! Mais ne vous méprenez pas, Clearwater Deathblow n’est absolument pas un clone des p’tits Suisses, et n’est même pas si proche que ça de Mumakil d’un point de vue strictement musical ; mais c’est ce mélange entre furie, équarrissage et breaks de tueurs qui fait surtout office de point commun entre ces deux formations (bien que Mumakil ait une approche encore plus féroce que les Québécois).
A l’écoute de ce « Parasite Cleansing », on pense aussi parfois à Brutal Thruth ou Rotten Sound, selon les passages plus ou moins Grind ; quelques relents de Cephalic Carnage remontent également parfois via quelques riffs un poil plus techniques ou recherchés. Mais les Canadiens ont bien leur propre personnalité musicale, bien évidement inspirée de diverses groupes et courants musicaux. Mais ils nous ont tout de même concocté un mélange bien personnel, si tant est que cela soit encore possible dans le GrindDeath.

Les hurlements de m’sieur « Gore » (c’est son p’tit nom) vont du growl bien profond (mais sans être ultra-guttural non plus) au hurlement aigu hystérique ; les riffs alignés par « Bedaine » alternent entre accords bien grind (et donc relativement basiques et efficaces) et passages plus recherchés et presque mélodiques ; le tempo, contrôlé par le batteur « Nickpalm », varie du break « mid-tempo » à la furie typiquement Grind, en passant très souvent par les cases blast-beats et accélérations mortelles. Quant à « Skunk », le bassiste, il assure tout simplement ses parties avec passion et hargne, et on l’entend plutôt bien, notamment sur quelques breaks, ce qui est encore mieux.

Du Grind Death plus Grind que Death, donc, parfois un poil technique et travaillé, et globalement assez rageur, et avec par-dessus une production vraiment puissante et naturelle, permettant de rendre hommage à la brutalité alignée par ces 4 Montréalais et de faire cracher les enceintes comme il se doit : appétissant, ce menu !

Mais je garde le meilleur pour la fin : tout ceci ne serait rien sans un putain de groove... ! Eh bien coup de bol, Clearwater Deathblow en a aussi tout une caisse à revendre ! Car, encore une fois à l’image de Mumakil, la zik pratiquée par les Canadiens est terriblement accrocheuse et groovy : impossible de ne pas headbanguer à l’écoute de la majorité des titres, tant les compos du groupe sont efficaces ! Pas de groove putride ou sanguinolent à la LxDxOxH ou RGTE, mais plutôt un groove efficace et presque hardcore, pas si éloigné de Mesrine ou Fistfuck (au niveau du groove uniquement).
Sur ce point, également, ils ne sont pas sans m’évoquer les Basques d’Infest, notamment sur certaines alternances de bourrinage bien Grind et de Breaks jouissifs.

Bref, en un mot comme en sang : GRINNNNNNDDDDD !

En tout cas, je ne remercierai jamais assez mon Bro’, de m’avoir fait découvrir ce groupe de fous...!

Amateurs de GrindDeath qui déboîte et qui arrache, jetez-vous sur ce « Parasite Cleansing », vous ne serez pas déçus !!


Rédigé par : ..::Ju::.. | 16/20 | Nb de lectures : 10852