Dernièrement, alors que j'ai atterri par pur ennui dans une des grandes enseignes pseudo-culturelles de notre beau pays, j'ai jeté un oeil dans les bacs de leur sinistre rayon "metal" et j'ai failli tomber à la renverse quand mon regard a croisé la section "neo-metal". En effet, le nouveau Clawfinger trônait fièrement en compagnie des Slipknot, Korn, Linkin'Park et cie...Je n'ai rien contre ce genre mais voir les suédois catalogués dans ce style m'a fait le même effet que la fois où j'ai trouvé le "Terrible certainty" de Kreator dans le rayon pop d'un magasin allemand.
Déjà, leur ancienneté fait qu'ils étaient largement nés avant l'éclosion de ce style et de plus, la seule catégorie digne de qualifier ce groupe est bel et bien le "Clawfinger-metal". N'importe quel extrait de deux secondes pioché au hasard dans leur discographie suffit pour reconnaître leur patte si particulière. Après un "Whole lot of nothing" très bon qui laissait entrevoir un retour aux origines prometteur, ce "Zeros and heroes" va encore un peu plus loin dans la quête d'une simplicité retrouvée. Ce disque est d'ailleurs sûrement le plus proche de leurs magnifiques opus des débuts "Deaf, dumb, blind" et "Use your brain". Le disque commence très fort avec deux brulôts qui font sauter sur place, à savoir "Zeros and heroes" et le premier single "Recipe for hate". Ensuite on trouve quelques morceaux qui perpétuent l'esprit Clawfinger comme "When everything crumbles" qui ressemble au bon vieux "Do what i say", "15 minutes of fames" qui fait penser à "Catch me", le groovy "World domination", le country "Bitch", la fausse ballade "Four letter word", le refrain entêtant de "Money power glory", le très rock n'roll "Live like a man", le rap "Step aside", le très mélodique "Blame" et le seul morceau un peu banal "Kick it".
Comme c'est souvent le cas chez Clawfinger (sauf sur le 3° album), un ou deux riffs bien puissants suffisent pour asseoir la structure d'un morceau et tous les titres sont immédiatement mémorisables. La production est comme d'habitude idéalement dosée pour l'esprit festif qui se dégage du disque et les paroles sont du niveau habituel, à savoir empreintes d'une naïveté touchante. Les vocaux de Zak Tell sont ce qu'ils sont et ils ne plairont pas aux habituels détracteurs du groupe. Personnellement, je le considère comme un des meilleurs dans son style et ils sont parfaitement adaptés à l'hybride métal/rap qu'il se plaisent à nous servir depuis plus de 10 ans.
Clawfinger n'ont pas la prétention de devenir des esthètes de la musique, ils aiment accentuer le côté groovy et fun de leur concept pour nous présenter des disques dynamiques, énergiques et qui donnent une patate d'enfer. Ce "Zeros and heroes" est un excellent disque de plus dans leur discographie et il ne devrait pas décevoir les fans du groupe dont je fait partie depuis leurs débuts et ma découverte du clip de "Warfair" dans Headbanger's Ball. Pour la petite anecdote, les membres du groupe travaillaient tous dans le même hôpital de Stockholm avant leur formation. C'est peut-être un hasard mais leurs albums sont des remèdes efficaces contre la morosité ambiante. A quand la distinction de docteurs honoraires ?


Rédigé par : Loufi | 16,5/20 | Nb de lectures : 7903