CLANDESTINE dispose déjà d’une personnalité bien affirmée malgré son jeune âge. Formée en 2006 à Los Angeles, la formation américaine s’articule autour de la vocaliste June Park, du guitariste Dan Durakovich, du bassiste Mark Valencia et du batteur Sammy J. Watson (ex-THE APEX THEORY). Elle œuvre dans un metal moderne et progressif flirtant par moments avec d’autres styles comme l’electro ou la pop. "The Invalid" constitue le premier essai studio de ce nouveau groupe signé chez Nightmare Records.

Le premier titre, « Fearless », s’apparente à un mixte improbable entre la complexité musicale d’un DREAM THEATER, le côté accrocheur de combos tels EVANESCENCE ou LACUNA COIL, et l’esprit dérangé des jeunes prodiges de FAIR TO MIDLAND. Intéressant, pour le moins… Et plutôt inattendu. « Disappear In You », le single de l’album, poursuit dans cette direction. Outre la solidité de la section rythmique, bien en place, et les riffs de guitare très orientés neo metal, c’est le chant de June Park qui attire l’attention. Alternant vocaux cristallins à la Amy Lee (« Silent Sin », véritable hit en puissance) et parties gutturales (plus rares), la jeune femme fait déjà preuve d’une belle maîtrise de son sujet, même si quelques carences se font parfois ressentir (« Philistine »).

N’oublions pas, également, le rôle prépondérant tenu par les claviers : les compositions de CLANDESTINE, très progressives dans l’esprit, reposent ainsi pour une large part sur ces sonorités additionnelles qui donnent plus de profondeur à la musique du groupe. La froideur développée sur un « Dead To The World » quasi-industriel tient ainsi grandement à la présence de synthés subtilement utilisés.

Question production, les Américains ont travaillé avec Sylvia Massy, bien connue pour ses collaborations avec SYSTEM OF A DOWN ou TOOL. Forcément, cela s’entend, et des compositions très calibrées comme « Pretend » prennent une autre dimension. Précisons d’ailleurs que bon nombre de morceaux de "The Invalid" pourraient affoler sans problème les radios rock US. Pourtant, et c’est peut-être l’une de ses forces, le quatuor de Los Angeles ne joue quasiment jamais à fond la carte commerciale. A de rares exceptions près sur cet album, CLANDESTINE reste fidèle à sa ligne de conduite initiale, à savoir combiner expérimentations et efficacité dans le cadre d’un savant mélange de metal moderne et progressif.

Malgré quelques petites erreurs de parcours, comme ce côté démonstratif inutilement mis en avant à certains moments, la formation américaine est à même de plaire au plus grand nombre. Du fan de musiques progressives à l’amateur de « metal à chanteuse », en passant par le fondu de sonorités modernes, chacun sera à même de trouver son compte dans ce premier album mature et rafraîchissant. CLANDESTINE est d’ores et déjà promis à un bel avenir.


Rédigé par : up the irons | 14.5/20 | Nb de lectures : 12236