Imaginez un Jazz Man super sapé se faisant percuter de façon violente par un Groovy Funky Dude débraillé jouant sur une BC Rich. Ça vous ferait triper de voir et d'entendre un truc comme ça ? Cherchez pas plus loin camarades !
CITY WEEZLE est un groupe de la région parisienne qui nous revient après une démo en 2006, un premier essai, "The Leprechaun", en 2008 et donc "Taboo" en 2010.
Le groupe œuvre toujours dans son style de prédilection à savoir une sorte de fusion peu saturée qui fait plus appel à des influences type ZAPPA, KING CRIMSON, PRIMUS qu'à INCUBUS ou les RED HOT CHILLI PEPPERS.
Le groupe n'est pas cependant dépourvu de talent et les très nombreuses surprises musicales qu'ils nous réservent tout au long de cet album sont d'un goût parfois savoureux.
On se retrouve donc plongé dans une ambiance très groovy (qui me fait parfois un peu penser à du INFECTIOUS GROOVE mais le gros son en moins) habillée de mélodies et d'harmonies assez originales. Le groupe ne se prélasse dans les clichés du rock progressif mais va plutôt chercher du côté des artistes aventureux, ceux qui n'ont pas peur d'essayer de sortir des schémas préétablis.
On retrouve cet esprit aventureux dès qu'on jette un petit coup d'œil à la pochette. Un bon gros côté subversif à la limite du mauvais goût (chacun jugera) qui montre que le groupe n'aime pas rester tiède.
On retrouve par moments un côté assez Jazzy, à d'autres moments un gros côté Psycho mais le son clair l'emporte largement sur la mulasse (même si sur "Taboo" le groupe sait se montrer véner en malmenant leurs cordes vocales de la même manière que les plus virulents des hurleurs Ivols).
Je retrouve des similitudes avec que faisait PSYKUP quand ils étaient pris d'inspiration Jazzy. Le groupe restait toujours taré mais les harmonies qu'ils empruntaient leur donnaient une saveur particulière par rapport aux autres groupes du même style. Les CITY WEEZLE sont un peu du même moule.
Les musiciens sont d'un niveau largement suffisant pour interpréter ce style de musique puisqu'ils ne substituent jamais l'émotion à la technique. Si on prête bien l'oreille, on s'aperçoit que le groupe se fait plaisir à de nombreux moments (le solo de guitare sur "Mary Jeanne" est vraiment très réussi) et que si ils peuvent s'amuser un peu, ils ne se privent pas.
Le groupe a une "patte" à lui dans le son et l'approche des compos, mais comme beaucoup de groupes de fusion, il ne parviennent pas à éviter le côté Patchwork. On retrouve donc (un peu comme avec tout le monde) un passage Latino, du gros Beuuargl, du space opéra, etc.
Je sais bien que ceux qui aiment la fusion apprécient de voir mixer les styles (j'aime ça moi aussi) mais je regrette un peu qu'à certains moments cela paraisse comme une sorte de passage obligé.
Mais je m'égare un peu, parce que le groupe est tout de même très performant dans l'élaboration de ses plages musicales et il ne mérite certainement pas qu'on le réduise à un simple "agenceur de sons".
Il vous faudra tout de même plus d'une écoute pour digérer l'album car les douze titres qui vous meubleront 1 heure d'espace sonore vous demanderont parfois une écoute très attentive.
Bien sûr, des titres vous interpelleront immédiatement comme la très jouissive "Abuse" (mon morceau préféré de très très loin), "Mary jane" et sa musicalité, et bien sûr le titre éponyme "Taboo".
Bref, un groupe à découvrir, un univers à creuser et de multiples trésors à aller chercher chez les CITY WEEZLE. Allez, j'en reprends une petite gorgée.


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12681