Alors que la guéguerre concernant Fear Factory battait son plein avec le retour de Dino Cazares à la gratte et l'arrivée du mythique Gene Hoglan à la batterie, aux dépens de Christian Olde Wolbers et Raymond Herrera, une annonce est quasiment passée inaperçue: elle concernait Burton C. Bell qui intégrait comme chanteur, un nouveau groupe, City Of Fire, composé de musiciens issus d'obscurs groupes de la scène Metal de Vancouver (Canada) hormis Byron Stroud (accessoirement bassiste de FF et Strapping Young Lad) qui a demandé à Burton de rejoindre son groupe. On pourrait penser que le Burton se disperse une nouvelle fois à défaut de s'occuper Fear Factory, après son projet ambient Ascension Of The Watchers qui n'aura pas soulevé beaucoup d'enthousiasme avec ces deux albums, mais il faut bien dire que ce n'est pas le cas ici avec ce premier album de City Of Fire censé à la base rendre hommage à cette magnifique ville qu'est Vancouver.

Tandis que Christian et Raymond font du sous-FF avec Arkaea et un premier album bien moisi, le sieur C. Bell se fait plaisir en jouant dans un groupe qui pratique un rock/metal US aux mélodies efficaces.
N'allez pas croire pour autant que ce premier album est soft, d'ailleurs l'album démarre avec le morceau le plus agressif et rentre-dedans de l'album, "Carve You Name", qui donne déjà le ton avec des riffs tranchants, un groove bien lourd et un chant rageur. Quelques samples viennent agrémenter donnant un petit côté plus menaçant. S'ensuit un "Gravity" plus éthéré avec un sympathique solo, puis un autre titre assez calme avec "A Memory", mais surtout un "Rising" qui fait de l'ombre au reste de l'album. Un morceau léger, une ambiance planante, un Burton C. Bell qui sublime le tout avec des lignes de chant qui mettent des frissons, magnifique. Ça fait penser à du ALCHEMIST, époque "Austral Alien".
Le reste de l'album poursuit ce schéma, en alternant morceaux énergiques et musclés, comme un "Spirit Guide" bien lourd avec une ambiance plus sombre ou le groovy "Coitus interruptus" pas déplaisant avec son feeling power-metal, et d'autres qui font retomber la tension comme l'interlude acoustique "Emerald" très apaisant et le magnifique "Dark Tides", morceau ambiant réussi, au chant trafiqué, qui imprime une ambiance plus intimiste. L'album se termine d'ailleurs sur la power ballade "Rain", plus atmosphérique avec un chant clair maîtrisé et loin d'être niais.

Parlons-en du chant, car Burton C. Bell est sans conteste l'élément clé de cet album, qui n'aurait pas eu un tel impact sans lui. Il a beau être à la ramasse en live avec FF, en studio il fait des miracles avec de belles mélodies inspirées et justes. Autant dire que ça fait plaisir de voir le gaillard en aussi bonne forme, il me met sur le cul et ceux qui aiment sa voix ne devraient pas être déçus.

En sort donc un premier album solide, qui fait passer un très bon moment et donne envie d'y revenir (ce qui est plutôt bon signe), reste à voir s'il y aura une suite vu que Fear Factory reviendra avec un nouvel album en 2010 et risque d'être bien occupé.
Un sympathique voyage musical.




Rédigé par : Arnaud | 14.5/20 | Nb de lectures : 10804