CIRCLE OF ANIMALS - Destroy The Light (Relapse/Pias) - 01/12/2010 @ 08h15
Le rock, le jazz, ce n’est rien d’autre qu’une traduction des sons hideux et irrationnels de l’environnement industriel en langage musical.
Marshall Mc Luhan

La problématique n'est pas nouvelle, et si l'on considère que le mouvement indus – sous la forme qui nous est familière - est sur le point de fêter son quarantième anniversaire, on ne peut qu'encourager les acteurs de la scène à dépoussiérer le genre. A moins de reconnaître que le mouvement industriel a fini par se fondre dans la rumeur macabre de nos cités, rejoignant le recyclage sonore obscène dont il constituait tantôt le miroir déformant.
Le nouveau projet qui nous arrive d'outre-Atlantique s'appelle CIRCLE OF ANIMALS, un disque précédé de sa propre renommée grâce aux noms prestigieux qui composent son line up. « Destroy the light » est le fruit de l'union féconde de Sanford Parker (MINSK, BURIED AT SEA, etc.) et Bruce Lamont (YAKUZA). Voir leurs deux noms associés au même projet sonne comme une évidence avec le recul non? D'ailleurs ce n'est pas une première si on inclut le featuring de Lamont sur « The rituals fires of abandonment » en 2007. Une alliance rassurante au service d'un projet intriguant qui entend restituer le meilleur de la scène indus de Chicago.

A l'inverse de certains groupes de metal indus, nos deux acolytes choisissent d'intégrer des batteurs en chair et en os à leur formation, se payant même le luxe d'employer des musiciens prestigieux pour chacun de leurs titres. Difficile de ne pas être émoustillé par la présence de John Merryman (CEPHALIC CARNAGE), Dave Witte (MUNICIPAL WASTE), Jeff Morgan (RWAKE), Zack Simmons (GOATWHORE), Darren Verni (UNEARTHLY TRANCE) ou Steve Shelley (SONIC YOUTH) derrière les fûts. Il y en a qui ne se refusent rien. Malgré tout, après dépouillage de l'album et nonobstant ses nombreuses qualités, le célèbre Roland BAR aurait pu se charger de la batterie sans que j'y trouve à redire compte tenu des schémas rythmiques employés et de la texture électronique du son. Admettons que tout ce petit monde ait pris du plaisir à enregistrer ensemble et ce sera déjà pas mal.
Quant aux morceaux en eux-mêmes, il n'y paradoxalement pas grand-chose à en dire. On se retrouve dès la première piste en présence de morceaux dans une veine très/trop proche des vieux MINISTRY (« Psalm 69 » et suivants) et autres GODFLESH ; l'hommage semble autant appuyé qu'assumé et ne pose pas de soucis dès lors qu'on abandonne l'idée d'aborder un album innovant. Ceci dit, les compos tournent vraiment très bien et viennent rapidement se lover à l'intérieur de votre crâne pour incuber des pensées vénéneuses. Bruce Lamont vient démontrer une fois de plus l'étendue de ses qualités vocales – pour le coup on a parfois l'impression de changer de chanteur d'un titre à l'autre. Mention spéciale pour mon titre préféré, « All spirit/no mind » où l'ami Bruce ressort son sax et son harmonica pour tisser d'étranges mélodies à la trame envoutante du morceau.
Détail étrange, malgré ses quarante-cinq minutes, l'album paraît très court. Il n'est pas rare que « Destroy the light » tourne deux ou trois fois sur mon lecteur avant de passer à autre chose. Un signe encourageant qu'il serait mal avisé d'ignorer. Le dernier titre, en guise de fioriture électronique, constitue un pallier de décompression efficace, épuré de ses éléments metalliques.

Il est difficile de conclure l'article sans revenir sur l'interrogation qui ouvrait la chronique. La musique industrielle s'est quand même construite sur une volonté de traduire un environnement urbain en un collage de structures sonores dissonantes. Sans réclamer un retour au cut-up ou à l'expérimentation débridée, on aurait pu espérer une identité musicale plus singulière, plus marquée par son époque. Quelque chose de plus ambitieux compte tenu du potentiel des musiciens impliqués. Le metal indus serait-il plombé par une acception trop restrictive du genre?

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Rédigé par : #Guillaume# | 14,5/20 | Nb de lectures : 12785




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Commentaire
Tof L'Animal
IP:82.224.8.238
Invité
Posté le: 01/12/2010 à 09h31 - (89433)
J'en avais entendu parler, j'ai écouté, bé bof bof, c'est pas de l'indus, ça.

Bernard
Membre enregistré
Posté le: 01/12/2010 à 09h51 - (89436)
Tous les bons ingrédients, mais le résultat m'a laissé froid...

juj
Membre enregistré
Posté le: 01/12/2010 à 17h48 - (89469)
abominable



SoulWound
Membre enregistré
Posté le: 01/12/2010 à 19h33 - (89471)
J'avais bien aimé le titre en écoute "Lessen Human Suffering", mais le reste j'accroche vraiment mais vraiment pas.
Deception pour moi

pearly
Membre enregistré
Posté le: 01/12/2010 à 21h27 - (89477)
Nul
une vaste blague, insipide, chiant, un amoncellement de sons qui n'ont ni queue ni tête, plein de fausses bonnes idées, pour un truc aussi clichesque qu'inintéressant.



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 17/12/2010 à 14h02 - (90010)
Vraiment mauvais, beurk !



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