CHURCH OF MISERY - Houses Of The Unholy (Rise Above/La Baleine) - 21/12/2009 @ 08h49
Ce que je trouve fascinant chez les Japonais c'est cette capacité à incorporer des pans entiers de la culture occidentale et plus particulièrement nord-américaine en dépit du cloisonnement relatif de leur archipel. Comme beaucoup de populations insulaires les Nippons sont fièrement attachés à leur indépendance et à une forme naturelle d'identité culturelle ; toutefois l'histoire moderne du pays les a rendus perméable à l'ensemble des produits populaires US, assimilant puis incorporant à son propre système les influences parasitaires de l'envahisseur.
Rien d'étonnant dès lors à ce qu'émerge au pays de la J-pop et des Karaoke un pur groupe de doom-stoner connu plus localement sous le patronyme de « Chāchi obu Mizarī ». La musique du groupe assume fièrement l'héritage des Black Sabbath et autres St Vitus tout en y ajoutant une bonne grosse louche de rock psychédélique qui peut évoquer Cathedral ou Electric Wizard. Autre détail notable, chaque morceau de cet album -et des précédents- prend son inspiration dans la vie et l'œuvre d'un illustre serial-killer américain, ou d'un mass-killer -mais je ne suis pas trop versé dans les tueurs psychopathes. Tout ça pour dire qu'après avoir honoré la mémoire des fameux Charles Manson et autres Ted Bundy, nos Japonais se voient bien obligés dans leur troisième album d'aborder des givrés de moindre renommée dont ce James Oliver Huberty ayant à la fin des années quarante aligné au shotgun les clients d'un Mac Do. L'anecdote est d'une confondante trivialité mais passé à la moulinette de nos sémillants Japonais ça donne le jouissif « shotgun boogie » qui donnerait envie à ma grand-mère de pousser les meubles du salon pour remuer du popotin.
Pas d'inquiétudes, vu le nombre de tueurs cliniquement douteux ayant jalonné l'histoire du pays, Church Of Misery peut sortir encore un paquet d'albums avant de se rabattre sur les frasques de Guy Georges.
L'intérêt principal du disque ne se situe pas là bien sûr même si cette unité dans les thèmes peut expliquer leur posture anti-Led Zeppelin (Houses of the UNholy), comme un condensé de la noirceur en germe dans les années post hippie et la génération LSD. Mais je m'égare encore.
Parlons musique c'est sûrement ce qui vous intéresse le plus même si paradoxalement il n'y a pas grand-chose à dire. Church Of Misery pratique une musique très calibrée, qui compense son manque d'originalité par un caractère inspiré et une efficacité redoutable. Les riffs sont bien basiques et tournent en boucle sur un tempo plein de swing au fil de longs morceaux baveux à souhait, de pures lignes de basse se parent de distorsion super grasse et bondissent sur la wah-wah tandis que le guitariste -pattes d'éph et bandana dans les cheveux- donne tout ce qu'il a dans des soli enragés à la limite de la jam session. C'est plutôt envoutant et carrément risqué si vous écoutez ça en bagnole, le pied droit ayant un fâcheuse tendance à écraser le champignon. Chez moi il y a suffisamment de vélos sur la route pour rendre l'exercice périlleux.
Bon sang je vous parle vraiment de n'importe quoi depuis tout à l'heure... remarquez c'est peut-être cela Church Of Misery : un grand moment de récréation à mille lieux de la prise de tête, une évasion totale avec ou sans psychotropes dans l'univers bigarré d'une bande de Japonais où Gojira (le gros vert, pas les petits chevelus) réinvente le rock 60's.
En tournée au mois d'avril, avec un petit passage ou deux en France !
pearly Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 09h58 - (78941)
Sabbath sludgy sabbath
GeneralMono Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 11h22 - (78943)
Faut définitivement que je me le note dans ma liste d'achats....
pedroabsinthe Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 11h45 - (78945)
Je les ai vus il y a quelques années dans un petit bar près de chez moi (dont certaines images ont atterries sur leur DVD d'ailleurs), bien lourd et psychédélique, des musiciens complétements possédés, avec une palme au chanteur. Bref, c'était bien bon.
Jus de cadavre Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 11h58 - (78946)
Un bien bon album bien graisseux ! le son est démentiel !
Jus de cadavre Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 12h00 - (78947)
Ah oui et petite précision : la photo de la pochette est celle de Albert Fish pendant son procès. Ce type avait buté et cuisiné (!) des gosse pour ensuite les bouffer ! un vrai taré sadomaso par dessus le marché !
gulo gulo IP:84.14.123.250 Invité
Posté le: 21/12/2009 à 12h49 - (78948)
zzz
scabbycoco Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 13h10 - (78951)
Si je dis pas de bêtises, ya un membre de Coffins dans Church Of Misery
SoulWound Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 14h05 - (78955)
Album énorme, un de mes favoris de l'année. Son monstrueux
heddy Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 16h30 - (78961)
album enorme (blood sucking freak bordeeel!!) mais tout de meme moins bon que the second coming!
a se procurer pour danser le rock'n'roll avec sa copine
Drumetal Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 18h19 - (78965)
Excellent album en effet! Je connais pas le reste, mais en tout cas celui là est bien pooutreux!
LayneIsDead Membre enregistré
Posté le: 21/12/2009 à 18h43 - (78966)
Dans le Top 3 des Albums de l'année pour ma part !! Tout simplement enorme.
Carcinos IP:88.183.249.106 Invité
Posté le: 24/12/2009 à 01h10 - (79043)
J'admire particulièrement dans cet album le dernier morceau Badlands et son riff de tueur (bah oui) qui commence à la basse en planant et qui vient vous écraser comme un gosse d'un de ces collèges américain vient vous péter le crâne avec son calibre à papa avant de se faire sauter son propre caisson ! Le genre de morceau qu ipasse de Charybde à Scylla !
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Rien d'étonnant dès lors à ce qu'émerge au pays de la J-pop et des Karaoke un pur groupe de doom-stoner connu plus localement sous le patronyme de « Chāchi obu Mizarī ». La musique du groupe assume fièrement l'héritage des Black Sabbath et autres St Vitus tout en y ajoutant une bonne grosse louche de rock psychédélique qui peut évoquer Cathedral ou Electric Wizard. Autre détail notable, chaque morceau de cet album -et des précédents- prend son inspiration dans la vie et l'œuvre d'un illustre serial-killer américain, ou d'un mass-killer -mais je ne suis pas trop versé dans les tueurs psychopathes. Tout ça pour dire qu'après avoir honoré la mémoire des fameux Charles Manson et autres Ted Bundy, nos Japonais se voient bien obligés dans leur troisième album d'aborder des givrés de moindre renommée dont ce James Oliver Huberty ayant à la fin des années quarante aligné au shotgun les clients d'un Mac Do. L'anecdote est d'une confondante trivialité mais passé à la moulinette de nos sémillants Japonais ça donne le jouissif « shotgun boogie » qui donnerait envie à ma grand-mère de pousser les meubles du salon pour remuer du popotin.
Pas d'inquiétudes, vu le nombre de tueurs cliniquement douteux ayant jalonné l'histoire du pays, Church Of Misery peut sortir encore un paquet d'albums avant de se rabattre sur les frasques de Guy Georges.
L'intérêt principal du disque ne se situe pas là bien sûr même si cette unité dans les thèmes peut expliquer leur posture anti-Led Zeppelin (Houses of the UNholy), comme un condensé de la noirceur en germe dans les années post hippie et la génération LSD. Mais je m'égare encore.
Parlons musique c'est sûrement ce qui vous intéresse le plus même si paradoxalement il n'y a pas grand-chose à dire. Church Of Misery pratique une musique très calibrée, qui compense son manque d'originalité par un caractère inspiré et une efficacité redoutable. Les riffs sont bien basiques et tournent en boucle sur un tempo plein de swing au fil de longs morceaux baveux à souhait, de pures lignes de basse se parent de distorsion super grasse et bondissent sur la wah-wah tandis que le guitariste -pattes d'éph et bandana dans les cheveux- donne tout ce qu'il a dans des soli enragés à la limite de la jam session. C'est plutôt envoutant et carrément risqué si vous écoutez ça en bagnole, le pied droit ayant un fâcheuse tendance à écraser le champignon. Chez moi il y a suffisamment de vélos sur la route pour rendre l'exercice périlleux.
Bon sang je vous parle vraiment de n'importe quoi depuis tout à l'heure... remarquez c'est peut-être cela Church Of Misery : un grand moment de récréation à mille lieux de la prise de tête, une évasion totale avec ou sans psychotropes dans l'univers bigarré d'une bande de Japonais où Gojira (le gros vert, pas les petits chevelus) réinvente le rock 60's.
Rédigé par : #Guillaume# | 15/20 | Nb de lectures : 11787