Entre les Chton, Chthonic et autres Chthonian, on va finir par s'y perdre. Le sujet du jour est un trio finlandais dont le premier album suit une unique démo datée de 2006 (et dont les trois titres sont repris ici d'ailleurs). La particularité du groupe est de compter dans ses rangs le nouveau vocaliste de Finntroll Mathias Lillmåns, qui officie au poste de bassiste/hurleur. Après, si vous connaissez Degenerate ou Twilight Moon, sachez qu'il y en a aussi des bouts dedans.

Côté musical, un visionnage de la vidéo de "Thirteen" va vous faire comprendre très rapidement de quoi il s'agit. Chthonian propose un death blackened froid et agressif dont le seul objectif est de vous mettre le nez dans votre caca pendant 27 minutes. Cela reste court pour un album, et un titre de plus aurait été largement supportable (même si "Reign in Blood" gnagnagna). Au moins, Chthonian ne laisse pas le temps à l'auditeur de se lasser pendant huit titres qui fonctionnent sur la même recette. Rythmiques furibardes usant de trémolo, gros refrains bien percutants, voire refrains ou ponts en arpèges pour reposer la pâte avant de placer le final. Le tout est porté par l'énorme voix de Mathias Lillmåns qui fait gronder ses vocaux éraillés de manière très convaincante, apportant l'âme et la colère qui conviennent à une musique qui sonnerait très rigide sans lui.

Côté production, Chthonian assume son unique guitare et reste rythmique tout du long. Du coup, la basse prend une grosse place dans le spectre sonore, faisant vrombir tout le bazar. La batterie sonne assez synthétique, mais colle fort bien à l'ensemble mis en boîte par Sami Koivisto (inconnu de mes tablettes).

Voilà un album efficace sur lequel il n'est pas nécessaire de s'étaler longuement. Chthonian rentre directement dans le vif du sujet, sans fioritures et sans pitié. Comme quand l'infirmière vient mettre quotidiennement son suppo à Tonton, il n'y a pas de surprises et on connaît le dénouement de l'histoire à l'avance. Ce premier album se prend paisiblement dans la face. A recommander aux amateurs de pulsations brutales.




Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 10404