On parle hélas trop peu de Christophe Godin dans nos colonnes. Et pour cause, l´animal homme-orchestre n´a jamais fait du vrai trve-rentre-dedans-qui-tâche. Pourtant ses fans savent bien qu´il est l´équivalent d´un Ron Thal ou d´un Mattias "IA" Eklundh avec lesquels il a d´ailleurs souvent fricoté en live. Il officie toujours entre les genres, les mêlant avec plaisir, du jazz, au Guitar Hero Vaien, comme en témoignent 10 ans de discographie, avec notamment les deux albums du MORGLBL TRIO (dont on retrouve les zicos sur ce disque) et le plus récent de GNO.
Il est doté d´une technique époustouflante qu´il aime d´ailleurs à faire partager à quelques têtes affâmées de notes et de désespoir devant le gouffre les séparant de la virtuosité (mais on bosse, on bosse ;) ). C´est d´ailleurs dans ce cadre que je me suis retrouvé face à l´homme, bourré d´un sens de la répartie imparable, qui n´égale que son sens de l´humour.
Et c´est exactement ce qui transparaît dans ce disque: Humour, Funk, Disco, Metal, Virtuosité, et gros délire vache (huhu, les textes de "L´experience"). Les treize titres du disque proposent un assortiment d´instrumentaux et de chansons en francais ou en anglais, l´ensemble étant réparti de manière équilibrée dans le disque. Côté instrumentaux attendez vous à de la haute voltige, le Title-Track étant le plus décousu, justement donnant une coloration de dessin animé fort à propos. Mais la palme du sourire revient à "Au pays de Gandhi" qui propose un remix oriental d´une musique enfantine que vous devinez aisément (avec un break simpsonien bien trouvé). "The dance of the Fat Boy" et "Möorglbled again!!!" seront mes préférés, car finalement plus dans le trip guitar-hero classique. Le final de ce dernier sonnant très Vai finira de vous achever.
Les titres en anglais seront ceux chantés qui passeront le mieux, (est-ce du à l´intonation de son chant francais?, ou au fait que ce soient les titres les plus "bourrins"?), mais notre homme sait y faire et assène des refrains imparables que vous chantonnerez rapidement ("le Triangle des Bermudas", "The Seventies"...) et claque à chaque fois le petit solo tueur de derrière les fagots. Pas de truc hyper démonstrateur non plus (hum! quoique...), on n´est pas ici dans une video pédagogique, mais quelques cavalcades de notes toujours impressionnantes.
Mon grand regret, même si je prends un bon bol de fraicheur à chaque écoute de ce disque, vient d´une production bien en dessous de mes attentes, qui sonne un peu artisanale. Et je me plais à penser à une alliance d´anthologie entre ce lascar et nos autres compères de CARNIVAL IN COAL. Ce mélange là serait détonnant, et là m´est avis qu´on rigolerait beaucoup moins!


Rédigé par : BozKiller | 14/20 | Nb de lectures : 13602