Perdu dans je-ne-sais quelle faille temporelle, la seconde réédition sur Those Opposed Records du premier album de CHRISTICIDE m’arrive près de 1 an après sa sortie. Les Français ont d’abord sorti ce premier effort longue durée au format vinyl en 2007. Formés en 2000, le groupe sort son premier album éponyme sept ans après, le temps de se faire les armes via deux démos et un split (avec INKISITOR et KULT). L’album a été édité deux fois en CD (la seconde nous concerne ici), est sorti en premier en vinyl, et a également été édité en cassette. Depuis, le groupe a sorti un nouveau split (avec Cantus Bestiae) et un live sous format cassette ("Live Xenoglossy"). Plutôt actif donc, le groupe vient juste de rentrer de tournée avec MALHKEBRE et prépare son second album.

Mais parlons du premier album, sobrement intitulé "Christicide". Le court morceau d’introduction annonce clairement la couleur. CHRISTICIDE joue du black metal à l’ancienne, sans clavier, sans chant féminin, sans compromis. Juste du putain de black metal qui tatane velu et qui te fait faire les Horns Up de manière totalement incontrôlée. Composé de huit assauts (dont l’intro déjà évoquée), ce premier album est une succession de claques dans la gueule. Le groupe a trouvé la recette pour composer des morceaux black metal directs, violents, sans être simplistes ou bas-du-front. Gorgée de haine, la musique de CHRISTICIDE prend l’auditeur à la gorge pendant les 46 minutes qui durent l’album. C’est une vraie leçon de guerre, avec des assauts violents et directs ("Wrists by Wrists", "Eyes Pierced with Truth"), qui n’ont pour seul but d’être un défouloir, une atteinte à la personne. Les moments épiques sont également présents, avec le long "Malum Qui Nescit Occasum", qui impose une ambiance poisseuse et malfaisante. Si les Légions de l’enfer devaient déferler sur terre, nul doute qu’elles aient cet album dans les esgourdes ! Vous en voulez encore ? Alors foncez sur le site du groupe (lien plus bas) et écoutez dans le player le second morceau de l’album, "The Sun of the Accuser", qui est une petite pépite noire comme le jais, qui défouraille méchamment.

Les morceaux sont souvent assez rapides, peu de passages plus mid-tempo sont présents sur l’album. Les rares servent de bref repos avant de se reprendre une louchée de méchanceté. Les riffs black metal traditionnels sont mâtinés de thrash, pour donner une impression encore plus rentre-dedans. Les huit morceaux forment un bloc dense et intense, qui ne laisse quasiment pas de répit. Utilisant deux guitares, des leads plus présents donnent une atmosphère plus guerrière aux morceaux (sur "Where All Begin", par exemple). La batterie est légèrement en retrait, notamment la grosse caisse, un peu noyée dans le mix. Pour parler du son, le groupe a opté pour une production granuleuse, organique, qui sied parfaitement à la musique primaire du groupe.

Ce premier album de CHRISTICIDE est une vraie réussite, un album noir et malsain qui ne lâche pas sa proie (l’auditeur) pendant toute sa durée. Le black metal du groupe est direct, sans concessions ni compromis, direct dans la gueule, sans sombrer dans la facilité ou la mode. Un album intemporel. Et surtout un grand nom de l’underground français. Un groupe à découvrir absolument sur album, mais également sur scène.

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Rédigé par : Skay | Réédition/ | Nb de lectures : 13923