Comme tous les bons groupes, Children of Doom est né en 2008 après une beuverie entre potes. Réunis par l’alcool, mais également un amour commun pour les musiques amplifiées et lentes. Leur nom donne d’ailleurs un sérieux indice quant à l’orientation musicale du combo. D’emblée, les trois Nordistes sortent en autopromo une première démo, "Ride Over the Green Valley". Pendant 32 minutes et quatre morceaux, CoD pose les bases de leur musique, à savoir un mix entre Saint Vitus, Black Sabbath (période Ozzy), Pentagram, et le rock psyché typé 70’s. Le groupe a également sorti, en guise d’amuse-bouche, un split avec les excellents The Bottle Doom Lazy Band. Et c’est donc sur Emanes Metal, que sort leur premier album, "Doom, Be Doomed Ör Fuck Off". Au programme ? Du doom, du rock’n roll, une louchée de blues, et surtout un concentré de passion.

Stoppons tout de suite le suspens, non, Children of Doom n’est pas original. Le groupe perpétue l’héritage donné par les Grands Patrons du doom, à savoir Black Sabbath, Pentagram, et surtout Saint Vitus, l’influence la plus évidente dans la musique du groupe. On retrouve donc ce doom traditionnel, empreint de rock’n roll, et un peu bluesy sur les bords. Le chant, un peu heavy, sans pour autant monter dans les aigus, porte le groupe. La section rythmique pose les bases et le rythme, la guitare, fuzzée à mort, notamment sur le premier morceau, fait office de guide, ponctuant les morceaux par de bref solos. Le second morceau, dont l’intro fait penser à Blood Ceremony, part plutôt comme un vieux Celtic Frost, avec sa basse bourdonnante. Les cinq premiers morceaux sont globalement faits du même moule, avec ce groove qui fait bouger la tête, ce chant enfumé et qui appelle notre ami Jack. On notera aussi le clin d’œil du titre "Bottleben in the Street" au chanteur de leurs partenaires de tournée The Doom Bottle Lazy Band.

J’ai parlé des cinq premiers titres en mettant à part exprès le dernier, "Mia’s Desert", qui est complètement à part. Si le doom trad est la base des autres morceaux, ce titre, qui cloture l’album est assez différent. Déjà dans sa longueur, puisqu’il dépasse les dix minutes, alors que les autres durent entre cinq et sept minutes. Aussi dans sa construction. Si ce morceau explore également le même genre que les morceaux précédents, il se permet surtout de s’évader vers d’autres horizons. L’utilisation d’un saxophone le rend très bluesy, tandis que le début fait très desert rock. De plus, pas de chant sur ce morceau, uniquement le musiciens qui se font plaisir et proposent une pièce originale pour le groupe.

Au final, ce premier album des Children of Doom est un succès dans son classicisme. Même si le label parle de « raw & rusty doomed rock’n roll », ce qui est un peu pompeux, le doom trad du groupe remplit son rôle, à savoir accompagner parfaitement le lent headbanging des doomsters en soirée (ou en concert, si le groupe se produit). Personnellement, je n’attendais pas moins du groupe, mais pas forcément plus. Si ce n’est que le dernier titre, plus progressif et original, tranche avec le reste, il n’en reste pas moins une excellente conclusion. Amis amateurs de houblon, de malt, de poussière et de doom, jetez-vous sur cet album qui perpétue une bien belle tradition. Et sinon, Fuck off !


Rédigé par : Skay | 14/20 | Nb de lectures : 12801