Cris et gémissements, mélodie et brutalité, rage et desespoir. Certains considèrent ces termes comme totalement parrallèles. Pourtant, à l’heure actuelle beaucoup de groupes associent ces termes pour créer une musique riche, intense, à la sensiblité à fleur de peau et non dénuée de rage : l’émo-hardcore.

Chasing Victory est un jeune groupe de Géorgie qui peut être comparé à A Static Lullaby, Underoath ou bien As Cities Burn. Signé sur l’obscur label Mono Vs Stereo, ils ont déja élaboré un EP « A not So Tragic Cover up ».

Dans cette toile énorme qu’est le genre Emo-hardcore, Chasing Victory se contente d’utiliser les ingrédients du genre mais le groupe les utilise à merveille.
« Oceans Away » annonce la couleur : un morceau plutôt mélodique et triste avec une voix criée qui se pose lors du refrain. Les morceaux s’enchaînent sans vraiment varier mais ils sont riches et intenses. Chasing Victory peut changer la donne d’une seconde à l’autre. Le morceau « Unrequited Love » est un bon exemple. Il démarre furieusement par des hurlements désepérés sur fond de rythmique hardcore. Arrivé au pré-refrain, l’intensité descend d’un cran pour laisser la place au chant et à un riff typiquement emo. Tout l’album est construit sur cette structure à deux niveaux comme pour démontrer que Chasing Victory possède deux visages, deux personnalités.

Pour moi, le gros plus de l’album est incontestablement la voix. A la manière d’Underoath, Adam Harell chante sur deux registres : un chant clair plutôt aigu et un hurlement désespéré. Mélant rage, frustation et detresse, les vocaux sont d’une intensité et d’une force rares.

Quant à la production, elle est dans les calibres du genre, extrèmement propre (je veux dire par là qu’aucun instrument n’est mis en avant et que le son général n’a pas vraiment de personnalité) et claire mais trop gentille. C’est le petit reproche que je fais à l’album. Il aurait certainement gagner en puissance avec un prod un peu plus aggressive.

Pour conclure, « I Call This Abandonment » est un très bon album. Il ne révolutionne pas le genre mais l’originalité ne fait partie de mes critères de notation.
Chasing Victory apporte donc sa contribution à l’édifice emo-hardcore, un édifice branlant, affaibli par le nombre de sorties du genre qui stagne de manière dangereuse. En espérant qu’il ne tombe pas trop prématurement et violement...


Rédigé par : Vision Of Beuh | 14/20 | Nb de lectures : 11847