Qu'il était attendu celui-là, 3 ans après "Collision with oblivion" qui avait marqué les esprits, les Américains ont réussi la performance de lui donner un successeur encore plus réussi et violent.

Composé par 2 ex-membres de Fleshtized (le guitariste Matt Barnes et le batteur Gary White), il marque un très grand coup dans le milieu death américain qui a tendance à un peu s'endormir sur ses lauriers depuis quelques temps (entre le dernier Nile et "Illud ..." de Morbid Angel sur lequel on ne va pas en rajouter ...).

Pas d'intro, on est plongé d'entrée dans du brutal, du blast et on est stupéfait par cette violence, cette ambiance sombre et morbide et cette puissance ininterrompue, cela m'a fait repenser à ma première écoute de "The inexorable" d'Angelcorpse.

On a donc droit à du death typiquement américain très Hate Eternal et Diabolic. Cependant contrairement au groupe d'Erik Rutan, même si ça blaste et bourrine dans tous les coins, aucune linéarité des titres et aucun ennui ne vient pointer le bout de son nez.

La production puissante et claire sonne naturelle mais est malgré tout d'une puissance impressionnante.

Les morceaux sont relativement courts, 3 minutes en moyenne mais cela convient parfaitement, quant aux solos hallucinants de maîtrise ils sont très inspirés par Trey Azagthoth, et enfin cette batterie inhumaine, on se demande comment il arrive à tenir sur la durée, tant ça va vite et tellement c'est précis. La basse claire et audible de Matt Odom fait son job tout en apportant de la puissance supplémentaire quant au chant tout en growl il n'est pas répétitif et a même son identité propre.

Si vous aimez le blast, les parties rapides et de la double à fond les ballons vous allez être servis car le rythme n'est composé que quasiment de ces trois éléments fondamentaux au death-metal, les rares moments plus en mid-tempo sont parfaitement bien amenés et permettent aux titres de gagner en profondeur avant de redonner un ultime coup de fouet.

En tout cas Matt Barnes est un sacré compositeur, car arriver à composer seul un tel album et à caser autant de riffs dans chaque titre sans que cela tourne à la démonstration technique et donc à un risque de perte d'écoute de l'auditeur est un sacré défi, et il le réalise avec brio.

Absolument rien n'est jeter, de la plage 1 à la plage 9 on écoute, on prend uppercut sur uppercut, mais on se relève pour bien analyser chaque instrument, chaque riff, chaque cassure... Mention spéciale également au dernier morceau "Scald command" certainement un des plus brutaux de l'album, qui m'a fait penser à Nile, période "Black seeds of vengeance", entre la vitesse, les riffs et le chant on retrouve tous les éléments du chef-d'oeuvre de la troupe à Karl Sanders.

Il dure à peine 30 minutes, j'en vois d'ici qui vont me dire "Seulement 30 minutes ? il n'y a que Deicide qui fait cela..." oui c'est vrai il est très court mais il aurait été inutile de le prolonger plus car chaque titre va à l'essentiel, et ne part pas dans une débauche à outrance qui peut vite lasser.

Une fois ces 9 titres finis, on n'a qu'une envie, s'y remettre et reprendre cette baffe dans la gueule, car la galette est absolument addictive, dès que vous commencez à l'écouter vous ne pouvez plus décrocher.

A noter pour finir la pochette et livret intérieurs absolument superbes signés de l'italien Paolo Girardi.

Si vous êtes fans des premiers Nile, si "Altars of madness" est votre disque de chevet et si pour vous ne vous êtes toujours pas remis du split définitif d'Angelcorpse, alors jetez-vous dessus direct, vous ne serez pas déçus car il est tout simplement un des meilleurs albums de death-metal U.S sortis depuis un bon moment.


Rédigé par : GabinEastwood | 16/20 | Nb de lectures : 13110