Il fallait s’y attendre, le succès récent de GRONIBARD allait inévitablement donner des idées et relancer une nouvelle vague de groupes décalés bien de chez nous. Ainsi, après AGRESSIVE AGRICULTOR, PUTRID CADAVER et les GROSNIB sus cités, voici CESSPIT avec un premier album à l’intitulé riche en promesses culinaires. Pourtant, on est loin du guide Michelin car le titre de cette galette se réfère d’avantage à des amours gallinacés plutôt qu’à une gastronomie quelconque. Si dans un premier temps j’ai déploré une production digne d’une démo, qui rend les textes en français pas toujours très compréhensibles, la lecture de ces derniers m’a fait changer d’avis. Finalement, c’est pas plus mal si on ne comprend pas tout car CESSPIT cultive le mauvais goût avec une certaine aisance et nous rappelle que si l’on peut rire de tout, on ne peut pas forcément le faire avec tout le monde.
« Mon fils est une omelette » n’est pas un disque, c’est une tartuferie, un sketch pas toujours drôle et dont certains passages sont à prendre au 4ème degré.
Le hic de ce type de tarte à la crème musicale c’est que la musique s’en retrouve reléguée au second plan car les textes prévalent largement sur le reste. Je vous recommande d’ailleurs chaudement de mettre la main sur les paroles de « Brutal love » ou « Houloulou » qui rendent la prose de GRONIBARD presque décente en comparaison. Bon le death/thrash mid-tempo de CESSPIT n’est pas franchement original mais le duo de voix (homme de Cro-Magnon/braillard) marche plutôt bien. CESSPIT c’est un peu du licence IV version métal, du death de bistro qu’il faut aborder avec un certain recul pour bien rentrer dans le délire.
CESSPIT nous gratifie même d’un ghost track de choix, en fin d’album, avec une reprise de l’hymne éthylique des piliers de comptoirs bien franchouillards : « Chef un p’tit verre, on a soif ». A quand une reprise de « la danse des canards » ?


Rédigé par : Tonton | GAG/ | Nb de lectures : 9367