Il est grand temps de rendre hommage dans les frames de VS au gendre idéal, adulé par une grande partie de la France chaque dimanche: Michel Drucker et son célèbre "Et vous aimez les chiens ?". Les allemands de Cerberus me pardonneront, je l'espère, cette entrée en matière assez cavalière (ainsi que le reste de la kro). Je suis injuste car ils partagent ce pseudonyme canin avec pas moins de sept groupes recensés. Après un démarrage par un live en 2000 et un album en 2003, le quintet teuton nous a mitonné son second full-length avec ce "Klagelieder - Grabesgesang". Tout ça sous la bannière de Schwarzdorn Production, label de Uhrilehto entre quelques autres.

La très prolifique scène allemande n'a pas fini de nous enchanter de ses groupes de black. Enfin, pas pour cette fois, hélas. Cerberus délivre un black très très classique où aucun riff ne se dégage, où le temps s'écoule lentement sans que rien ne se passe. A fond dans le concept du chien à trois têtes Cerbère, le groupe s'avère même être le groupe à trois riffs par moments. Si l'intro de "Blackend", très death de base, fait envisager le pire, Cerberus ne touche cependant jamais le fond, flirtant avec la limite acceptable dans quelques passages mais jouant la plupart du temps du juste correct. Et si l'équipée cynophile se contente simplement d'aligner des lignes mélodiques sans génie et des enchaînements rongés jusqu'à l'os, elle ne sombre toutefois pas dans la médiocrité. Mais les chiens de garde nous proposent ici un album tout simplement plat et sans moëlle. Ca avance à vitesse très correcte, ça se déroule sans partir en n'importe quoi mais sans rien déclencher émotionnellement.

Je ne m'attarderai pas plus sur la production (correcte sans plus) ou l'exécution acceptable des huit titres de l'opus (y'a pas mal de pains quand même). Vous aurez compris que le bâton est lancé. Cette branche du BM que ramène le groupe ne me semble pas intéressante du tout, tellement son respect des préceptes du genre donne des albums insipides. Fidèles à la tradition, la meute ne surprend pas une seconde durant les 44 minutes que dure la gamelle. A la rigueur, le site en allemand est bien...

Certains aficionados de la scène allemande seront peut-être séduits par ce rejeton de la portée. Mais je doute qu'on entende parler de Cerberus s'ils ne quittent pas leur niche musicale. Et le côté lénifiant de cet album me permet de terminer par un calembour canin de tout premier choix: chacun peut écouter Cerberus couché mais dort.


Rédigé par : Prince de Lu | 08/20 | Nb de lectures : 13337