« Morcellement hydraulique de montagne rocheuse ». Vous savez ce que c’est ? C’est la traduction de mon néanmoins ami google pour « Rocky Mountain Hydro Grind ». Etiquette née de l’esprit complètement enfumé des cinq plus gros fumeurs de bed’ du métal extrême américain, j’ai nommé c’est phallique – sic ! Aller, Trêve de calembours et d’anecdotes dont tout le monde se fout, voyons un peu ce que ce « Xenosapien » a dans le bide.

Passée la traditionnelle intro de 30 secondes du premier titre, « Endless Cycle of Violence », on retrouve ses marques. Le son, la schizophrénie, la puissance dévastatrice et la maîtrise de CEPHALIC sont au rendez-vous. Riffs (que je n’oserai qualifier de Grind par crainte de virulentes représailles de notre Commander national) dont l’efficacité n’est plus à prouver alternent avec les gimmicks propres au groupe depuis ses débuts. S’installe ensuite un passage mid-tempo qui nous rappelle que CEPHALIC sait, depuis « Anomalies », faire dans la simplicité quand il le faut. Le morceau se termine comme il a commencé et il difficile, à ce stade, de dire ce qui différencie « Xenosapien » de son prédécesseur. Si ce n’est, toutefois, une basse plus en avant que par le passé mais le remplacement du bassiste Jawsh Mullen (qui est un guitariste à l’origine) par ce technicien de Nick Schendzielos y est probablement pour quelque chose.

Le deuxième titre (ne t’inquiète pas lecteur adoré je ne vais pas passer les 12 titres en revue) démarre sur les chapeaux de rou(l)e. La schizophrénie « Cephalienne » dans toute sa grandeur : le moindre « riff » torturé digne d’un (old) DILLINGER ESCAPE PLAN (ou d’un PSYOPUS) tente à peine de s’installer qu’une surenchère lui vole la vedette. Si je voulais être tout à fait honnête je dirai que les deux premières minutes de ce « Divination & Violation » sont même particulièrement éprouvantes. Puis, à une minute de la fin, la délivrance avec une baisse de tempo et un riff tellurique (que, pour ceux que ça intéresserait, je considère comme étant LE riff de l’album). S’ensuivent un morceau du même accabit, le titre « Touched by an Angel » qu’aurait pu composer Abbath (IMMORTAL) s’il avait collaboré avec notre regretté Chuck Schuldiner, quelques titres anecdotiques (« Vaporized », « Heptarchy », « The Omega Point ») et un superbe titre (« G.lobal O.verhaul D.evice ») qui représente les quelques grammes de finesse que se devait d'avoir l’album (bah oui avec « Anomalies » on y a pris goût !) et sur lequel on retrouve Bruce Lamont (YAKUZA) au saxophone. Autre fait marquant : l’album se conclut sur un titre « mono-riffique » de doom/sludge d’environ 7 minutes dont le chant n’est constitué que d’une série de hurlement dont on devine qu’ils sont assurés par une multitude de guests que nos drogués ont dû ramener dans leur studio pour délirer. A ce sujet, je me suis laissé dire que Jason (MISERY INDEX), Dave Otero (producteur et ami de CEPHALIC), Jon D. Hunt (DEAD TO FALL) et Will (FASSW) faisaient partie des nombreux guests figurant sur « Xenosapien ». Ceci explique la multitude de growls différents que renferme cet album (et non que Lenzig Leal – chant – est devenu un extra-terrestre).

Verdict : « Xenosapien » envoi du gros. Du beaucoup plus gros, même, que « Anomalies » en ce sens où le groupe vient de pondre un album autrement plus brutal et probablement plus facile d’accès que le précédent. Pour autant, ce qui faisait la particularité et le charme de « Anomalies » c’était d’être arrivé à rendre cohérent sur la forme un album truffé d’incohérences sur le fond, où d’un morceau à l’autre l’auditeur était ballotté entre du Grind, du Stoner, du Post-Hardcore, du Death, du Doom, du Hardcore Chaotique et j’en passe. Le tout avec un talent et une maturité en termes de composition tout simplement bluffant qui ont permis à « Anomalies » de se faire adopter rapidement malgré un éclectisme insolent. Si, de par sa nature plus simpliste et rentre dedans, « Xenosapien » n’a pas à réaliser une telle prouesse, il en est paradoxalement moins digeste car certains titres s’enchaînent sans laisser de traces là où chaque morceau de « Anomalies » était un véritable tube.

Tant mieux diront les « véritables » amateurs de Grind.


Rédigé par : [eMp] | 15/20 | Nb de lectures : 11995