Une jaquette noire mettant en scène un cavalier, un titre énigmatique et sombre et un nom évoquant la sécularité… Damned, encore un traquenard de Greg, je parie, tant ça fleure bon le black-metal à moshparts ou bien le Manowar-core bien ringard, tout ça! C’est non sans précaution pour mes pauvres tympans que je mets le CD pour la première fois sur la platine…

…Et finalement, quelques heures plus tard, m’extirpant d’un espèce de brouillard, après m’être assuré que mes tympans étaient toujours opérationnels, je ne peux que me rendre à l’évidence, Greg est un sacré dealer! Cette came nommée CENTURY ne procure pas de sensation immédiate, est entièrement sonore et se répand par vagues successives dans les veines et les muscles jusqu’à atteindre les points névralgiques, déclenchant finalement les décharges d’endorphines…Cette drogue fait partie de la famille des metalloïdes et de la classe des hardcoracées. Mais attention, rien à voir avec la camelote vendue dans les rues sous l’appellation ‘metalcore’, comme les cachets de Bullet For My Valentine, loin de là! Non, imaginez plutôt les effets lancinants et progressifs d’une dose d’Isis mêlée aux délires virevoltants accompagnant les shoots au Cave-In de la première heure, le tout rappelant fortement l’ivresse mélodieuse procurée par un album de Twelve Tribes. Les amateurs de riffs bourrins, de moshparts ou de breaks incessants devront trouver un autre fournisseur, ici la mise en place est lente et progressive, les riffs particulièrement saccadés et syncopés, la structure plutôt classique mais légèrement chaotique et les harmonies omniprésentes. Bref, ce type de dope devrait repousser facilement les Vision Of Bœuf de la même manière qu’un crucifix rose effraye notre Prince de l’Hallu national. Le plus impressionnant vient du fait que ce produit a été élaboré, concocté et réalisé par un seul bonhomme, le savant fou Carson Slovak, qui signe comme un grand textes, artwork, compositions et production! Un mix entre Kurt Balou et Jacob Bannon, quelque part! Et comme le bougre a su s’entourer de musiciens plutôt émérites et grands maîtres de leur instrument, le résultat n’en est que plus convaincant. Surtout que, pour une fois, un groupe propose une bonne idée: en résolvant l’énigme contenue dans le livret, il est possible d’accéder sur un site dédié à une piste supplémentaire qui vaut d’ailleurs le détour! Bref, j’ai beau chercher, je n’arrive pas à déceler un véritable défaut à ‘Black Ocean’, si ce n’est peut-être des paroles un peu trop ésotériques et des interludes inutiles, m’enfin, rien de bien rédhibitoire. C’est typiquement le genre de came à laquelle on accroche définitivement ou qui provoque une overdose dès les premières gouttes.

CENTURY nous délivre un second album maîtrisé d’un bout à l’autre par des musiciens certains de leurs qualités. Le groupe ne révolutionne absolument pas un genre, le metalcore, largement exploré mais vient rejoindre le club des quelques formations qui honorent cette étiquette comme Twelve Tribes, Undying ou Zao, tout en démontrant une personnalité propre. Si ces groupes sont votre dope, foncez !


Rédigé par : Candiria-Thon | 15/20 | Nb de lectures : 10452