Il y a des albums dont, à la simple vue de la pochette, je pourrais faire la chronique. Non pas que je sois à ce point clairvoyant, mais quand on a affaire à un groupe baptisé CENTURION, que l’artwork affiche en gros plan une forge baignant dans une coulée de lave, et qu’au dos les membres du combo se la jouent « gros méchants en cuir », il y a de fortes chances qu’il s’agisse là de heavy metal dit « classique » (moi, j’ai tendance à dire « germanique »). Bingo ! Les italiens de CENTURION piétinent allègrement les plates-bandes de PRIMAL FEAR, donc forcément celles de JUDAS PRIEST.

Gros son, cavalcades de riffs agressifs et mélodiques à la fois, chœurs guerriers, soli mélodiques, batterie métronomique…tout y est ! Un élément primordial fait pourtant défaut au groupe : une voix. L’imitation de Ralph Sheepers n’est pas très réussie…voire même irritante quand le chanteur s’efforce de monter dans des tonalités aigues qu’il ne peut atteindre (notamment sur le titre « Invulnerable »). Difficile de faire abstraction de ce handicap, tellement il prend le pas sur le reste.

La bio insiste sur la filiation du groupe avec les plus grands, JUDAS PRIEST en tête. Mouais…attendons avant de les comparer à l’original, que le groupe accède déjà à la division supérieure, celle à laquelle appartient justement PRIMAL FEAR. Mais même là, on est loin du compte. Musicalement, l’ensemble tient pourtant la route, notamment quand le riff se veut un peu plus incisif (« Eternal Return »). On ne va pas reprocher non plus au groupe son manque d’originalité : difficile en effet d’innover dans ce style où tout a été dit depuis longtemps et où même les maîtres peinent à se renouveler (Cf le dernier album de JUDAS PRIEST). Mais tout de même, n’était-il pas possible de rendre la chose un tantinet plus intéressante, en évitant par exemple de répéter les mêmes plans sur 11 titres consécutifs, dont deux ballades totalement inutiles ?

Tout juste moyen. A oublier…


Rédigé par : Sentenced | 10/20 | Nb de lectures : 12902