C'est bien connu, et ce ne sont pas les fans de Death Angel qui me contrediront, la valeur n'attend point le nombre des années. Pourtant, on ne peut s'empêcher de penser parfois que certains groupes manquent cruellement de maturité tant ils ne sont pas encore arrivés à digérer toutes leurs influences. Les membres de Celesty, qui sont au passage les petits protégés de Sonata Arctica, font à n'en pas douter partie de cette seconde catégorie.
Dans l'hypothèse où l'on arriverait toutefois à faire abstraction, ce qui n'est pas vraiment mon cas, de ce manque flagrant de personnalité, le principal point noir de cet album reste tout de même le chant assez poussif et approximatif d'Antti Railio dont la justesse pourrait être nettement améliorée. Dans les aigus notamment, notre jeune ami est sur certains passages limite faux (sur Lord of Mortals par exemple) et ce qui est à la rigueur pardonnable dans le cadre d'une démo l'est déjà beaucoup moins lorsque l'on en est au stade du troisième album studio. Cet “étonnant” chanteur devrait d'ailleurs sévir sur le prochain album de Beto Vasquez, qui en avait déjà endormi plus d'un en 2002 avec son très décevant Infinity et au vu des invités présents à l'époque, c'est à dire principalement Tarja, Candice Night, Jörg Michael, Fabio Leone, on peut vraiment craindre le pire pour cette nouvelle fournée...

Le jeune label Dockyard1 est rapidement devenu une petite référence en matière de speed grâce notamment à la signature de quelques ténors du genre comme Iron Savior, Persuader ou Savage Circus mais ici on navigue quand même clairement en plein amateurisme et cet album se situe à des années lumières des dernières sorties des pointures précitées. Ruez-vous plutôt, si ce n'est pas déjà fait, sur le sympathique dernier Persuader “When Eden Burns” ou sur le non moins indispensable premier Savage Circus “Dreamland Manor”. Vous y gagnerez largement au change.

Seuls quelques rares titres arrivent à émerger de cette “epic fantasy tale” et, paradoxalement, pour un groupe de speed, ce sont surtout les morceaux les plus posés et mélodiques qui tiennent à peu près la route (voir par exemple le plutôt réussi Empty Room ou encore Among The Dreams qui, bien qu'assez laborieux, contient tout de même quelques passages agréables). On retiendra également parmi les titres plus pêchus Back In Time qui arrive à tirer son épingle du jeu et à nous transporter dans un univers sensé, à l'origine, nous faire rêver. Quoi qu'il en soit, rien de bien folichon à se mettre sous la dent.

On regrettera également le fait que le groupe n'utilise plus de chant typé “extrême” comme c'était le cas par exemple sur Legacy Of Hate avec le morceau Breed From The Unknown, cela permettait sans l'ombre d'un doute de rompre une certaine monotonie, ce qui est toujours appréciable dans le cadre d'une musique autant stéréotypée.
L'enthousiasme de certains critiques à l'égard de cet album semble autant incompréhensible que disproportionné tant ce que Celesty propose a déjà été fait quantité de fois de manière autrement plus mature et chiadée.


Rédigé par : BigHenry | 06/20 | Nb de lectures : 12470