Celestial Bloodshed est un groupe de Trondheim. Ne croyez pas que je les traite de quoi que ce soit, il s'agit juste de leur ville d'origine, située au centre le Norvège (pile poil entre la tête et la queue du spermatozoïde). Et cette scène de Trondheim n'en finit pas de m'émerveiller à force de nous envoyer des groupes qui ne se ressemblent pas. Par exemple, entre Aeternus, Lumsk, Chton, Atrox, Keep of Kalessin, Goat the Head, Bloodthorn ou nos amis du jour, ça part un peu dans tous les sens (et il en manque plein). Pas mal pour un bled historique d'à peine plus de 150 000 âmes, non? A titre de comparaison, c'est un peu comme si Le Mans ou Angers se mettaient à pondre des sorties internationales à tour de bras. Si vous vous sentez l'âme de digresser sur ce sujet ou les groupes cités, rendez-vous sur le forum avec joie. En attendant, revenons à notre bain de sang.

Celestial Bloodshed est un trio où j'avoue ne pas connaître grand monde, à l'exception du guitariste/bassiste qui est issu du moyen Celebratum. Le groupe a au compteur une démo en 2001 intitulée "Mitt Rike", une tape en 2004, un EP éponyme en 2006 et le présent album sorti en avril dernier chez nos Frenchies de Debemur. Cette disco provient de L'Encyclopaedia Metallium, étant donné que le groupe diffuse à peu près keudalle sur ses activités.

Niveau musical, l'album s'ouvre avec un long passage d'ambiance très plaintif qui impose tout de suite une atmosphère morbide. Je vous avoue d'emblée qu'au démarrage proprement dit du bidule, après ce prologue plein de maudissures, une comparaison s'est immédiatement imposée qui ne m'a plus jamais lâchée dans la suite de l'écoute. Celestial Bloodshed me fait grandement penser au premier opus d'Ondskapt. Si vous avez craqué pour les ambiances de Draco Sit Mihi Dux, je pense que vous avez des chances d'être client.

Celestial Bloodshed propose des gammes proches des sonorités des Suédois, mais aussi une manière rampante de faire sortir ses compos du caveau en trainant ses chaînes derrière soi. Les blasts sont entrecoupés de passages lourds et funèbres où les hurlements se muent en râles d'outre-monde. Cet album sent très bon la tombe. S'il était sorti en odorama, je suis certain que l'odeur de décomposition se mêlerait à celle de la terre fraîchement retournée.

Bon, je délire un peu sur mon cimetière, mais Celestial Blodshed reste plutôt classique dans ses thèmes: mort, destruction et satanisme, dans un black blasphématoire qui se réfère à ses fondements. Niveau sonore, l'innovation n'est pas non plus de mise, puisque le mastering s'est tenu au Necromorbus Studio. Peut-être encore une voie pour rapprocher cet opus du premier Ondskapt.

Sinon, je trouve qu'il manque quelques ingrédients pour vraiment faire de cet opus un brûlot. Si l'enregistrement assez live est très plaisant, le batteur se retrouve parfois à la peine sur les blasts les plus rapides. Et si les enchaînements sont plutôt bien trouvés, je trouve que le groupe traine un peu dans ses passages les plus lents. Peut-être que l'absence de riffs marquants crée ici un effet de longueur. Même remarque pour les passages plus rapides où on aurait aimé des riffs qui frappent plus les esprits. Celestial Bloodshed parvient tout juste à se détacher du lot commun, même si le groupe livre là 34 minutes de qualité.

Au bilan, voilà un album qui mérite clairement son écoute. Sans être une perle, il permettra aux amateurs d'art noir de passer un mauvais moment grelottant de peur dans leur sofa. Et ils ne méritent que ça, ces hérétiques!




Rédigé par : Prince de Lu | 14/20 | Nb de lectures : 11366