Quand on habite dans la banlieue d'Helsinki, on peut être émulé par tout ce qui se passe autour. Tous ces groupes, toute cette moiteur, serrés dans des salles de concert, ça peut donner des envies soudaines de sensualité. "Faut que ça groove!" est probablement ce que ce sont dit quelques locaux issus de formations plus traditionnelles (Coprolith, Catenatam Lucem) avant de fonder Cavus en 2007. Après un EP éponyme et autoproduit, le combo signe chez un label bien de chez nous, en l’occurrence Listenable.

Et nous voilà partis pour 45 minutes d'un black bien rock, du genre qui grésille et qui fait dodeliner du chef. Un coup de pied dans le retour et la disto suinte ses riffs gras et crassouilles pendant que la voix nous assène un message sans équivoque. Cavus, c'est un majeur putrescent tendu avec vigueur, un coup de latte vigoureux là où ça fait mal. Bien aidé par une production adaptée, c'est sale et c'est tant mieux.

Les premiers élans du groupe m'ont évoqué leurs compatriotes de Behexen, surtout que Cavus se laisse aller à quelques blasts bien sentis évitant le piège du trop-plein de mid-tempos. Hélas, les Finlandais ne l'évitent pas totalement, ce piège. Et après un démarrage sulfureux, l'opus a une tendance au tassement. Le groupe s'avère trop irrégulier, envoyant des riffs saignants avant de les cautériser l'instant d'après avec une suite d'accords trop bateau.

Finalement trop sages, les Cavus manque peut-être d'expérience dans leur nouveau créneau. Et malgré de belles qualités, ils risquent de se faire broyer les testicules par Horned Almighty (dont j'attends de jeter une esgourde sur le dernier missile) ou bien un combo plus bourrin comme Lugubre (on en parle bientôt). Fester and Putrefy s'écoute très bien, mais il y a mieux sur le marché. Pas facile de faire danser les filles de nos jours...




Rédigé par : Prince de Lu | 12/20 | Nb de lectures : 13144