Velvet Kevorkian :
On dirait bien que l'automne 2014 est la saison la plus excrémentielle de l'année. Il fallait bien que le père Maxou vienne poser sa petite pèche comme il se doit avec son super projet trop bien CAVALERA CONSPIRACY. Depuis deux albums, le groupe des frangins Cavalera n'a suscité que peu d'intérêt vu la médiocrité du truc. Pour faire simple : 1er album, 12/20 ; 2eme album, 08/20 et croyez bien que ce 3e opus ne va faire remonter la cote, loin de là.

Insipide. Voici le terme qui pourrait, globalement, résumer la qualité de ce « Pandemonium ». Non-content de nous larguer – ou faire subir, au choix – un nouvel album de leur projet, les frangins Cavalera, encore accompagnés de Marc Rizzo à la guitare et du petit nouveau Nate Newton de CONVERGE à la basse, nous redonnent une nouvelle occasion de leur taper sur les doigts vu la qualité merdique du truc. Pour faire simple, cet album sonne comme le premier album d'une formation underground issue du fin fond de la Creuse ayant totalement oublié d'avoir de l'inspiration et du talent. Ses riffs sont nazes, sa production est naze, ses compos sont nazes, le « chant » de Max est ultra-naze, le jeu d'Igor est chiant. Bref, c'est naze. Heureusement que le père Marc Rizzo est là pour sauver les meubles, car « Pandemonium » sonne vraiment comme une grosse montagne de guano. On se demande vraiment ce que Nate Newton de CONVERGE est venu foutre dans ce merdier, car ce n'est pas ce genre d'album qui fera briller son CV...

Ils ont tenté de nous sortir un truc « primitif », brutal, mais le résultat sonne comme un laxatif. Le blaze Cavalera, déjà bien amoché avec les années et l'inspiration zéro de Max, ne sert plus de garanties et ce « Pandomenium » démontre bien que les anciennes légendes se doivent de raccrocher les gants au bout d'un moment. Douze titres sans intérêt, bidons, pseudo-violents et ultra-chiants. Circulez, y a rien à voir.
05/20


Pamalach
Entre son dernier concert au Hellfest, son autobiographie "My bloody Roots" et donc le nouveau CAVALERA CONSPIRACY, on est sans cesse rappelé aux bons souvenirs de ce sacré Maxou. Le problème, c'est que les rendez vous que nous fixe le bonhomme ne sont pas toujours inoubliables... particulièrement ces dernières années. Par exemple et pour ma part, je trouve qu'un des derniers bons albums qu'a fait Max avec SOULFLY est "Dark ages"... et ça remonte quand même à 2005. Aucun des albums de CAVALERA CONSPIRACY ne m'a convaincu. Mis à part une paire de titres surnageant au dessus des autres, je trouve ça plat, fade et plutôt vain.
Cependant, lorsque j'avais lu que Max prédisait "un nouvel album de CAVALERA CONSPIRACY quasiment Grindcore", je me suis laissé aller à quelques élans d'espoir... on est con des fois. Néanmoins, je ne peindrai pas tout cet album de noir car je trouve qu'il y a de bonnes idées, des riffs vraiment bien sentis et quelques beats rebondissants. Donc oui, pour moi, c'est de loin le meilleur C.C qui soit sorti. Pourtant pétri de défauts et de couacs en tout genre, cet album à indéniablement un petit quelque chose qui fait qu'on y revient dessus. Intriguant...

Par où commencer en fait ? L'ambiance générale est plutôt lourde, distordue et bourrine. Il y a quelque chose d'assez cradingue qui se dégage des compositions car c'est direct, sans fioriture et assez primitif... un peu comme dans NAILBOMB (en moins bien) ou dans les reprises punk de DISCHARGE ou THE DEAD KENNEDY'S qu'a pu faire MAX (en moins bien aussi).
C'est peut être ce coté radical (et ces nouvelles sonorités gutturales dans la voix de Max qui font parfois parfois penser à Barney Greenway) qui à fait dire au chanteur que l'album était quasiment Grind. Enfin c'est quand même pas parce qu'il a eu un featuring de Mitch Harris sur le dernier SOULFLY et qu'il y a ici quelques frappes "Napalm" qu'il faut vous attendre à du broyage de cervicales. Reste que je suis partagé entre plusieurs sentiments qui se télescopent au fil des titres.
Tout d'abord, la prod est vraiment pas terrible (pour ne pas dire autre chose...). Le son général est sourd, la basse inaudible (Pourquoi avoir recruté un mec de trempe de Nate Newton pour juste faire du "boum boum") et le chant trop noyé dans le brouhaha général. La batterie à un son trop claquant et la dynamique générale manque souvent de relief.
Ce bordel quasi indigeste rajoute cependant au coté "bas du front" des compos et donne du coup un cachet brutal à l'ensemble, la cohérence entre la naïveté de l'approche et le caractère brouillon du son n'étant pas si antagonistes que ça (ça fonctionne même carrément bien sur les cinq premiers titres de l'album). Il reste cependant difficile de ne pas tiquer sur la voix de Max...

De tous temps, Max à toujours été un gueulard, avec (jadis) du coffre et beaucoup de grain dans sa voix. Quand on y regarde bien, il n'a jamais chanté vraiment grave et n'a jamais vraiment ramoné ses amygdales pour descendre dans les tréfonds des infra basses. Depuis plusieurs années Max gueule beaucoup moins et s’économise pas mal en live... on est loin des hurlements arrosés de sang de la période "Arise". Mais ici, la voix semble comme transformée, grave, sourde et sans trop de relief : en gros, jamais comme il n'a fait jusqu’à présent. Alors je veux bien croire aux transformations, mais si j'étais joueur je parierais plutôt sur les traficotages en tout genre (d'autant que sur plusieurs titres à la fin de l'album, Max recouvre sa voix naturelle... comme par magie).
Je parle de Max, mais Igor Cavalera n'est franchement pas non plus à la fête. Lui qui à été parmi l'élite des batteurs de Thrash brille ici par son incapacité à proposer autre chose que du simple "Poum Ta" agrémenté de quelques breaks basiques. Quand on sait de quoi le gonze était capable dans le passé, on ne peut s’empêcher de se dire qu'il doit pas non plus jouer de la batterie tous les jours... où alors il est touché du même syndrome que Lars !
Toujours aussi impeccables techniquement les solos de Marc Rizzo n'apportent pas, à mon sens, grand chose aux chansons, pas plus que les effets sonores disséminés à droite et à gauche de l'album... bon, ça commence à faire un peu chargé niveau addition non ? Le sac commence à peser hein ? Et pourtant...
Pourtant, je suis bien emmerdé car je ne vais pas pouvoir vous dire honnêtement que cet album est naze. Je le trouve d'ailleurs largement supérieur aux deux autres. Plusieurs titres passent bien et s'écoutent même avec plaisir et entrain. Je retiens sur le super riff Thrash de "Bonzai Kamikazee", le remuant "Not losing the edge" ou le "chantant" "Babylonian Pandemonium". Bien sur, deux trois titres tirent un peu sur la corde de la répétition et il faut encore se coltiner les typiques "Scum, Babylon, Caralho, Porra !" niveau lyrics, mais c'est certainement une des productions les plus brutales de Max de ces dernières années.

Faut bien sur pas s'amuser à enchainer "I, Barbarian" à "Dead Embryonic Cells"... le choc fait véritablement mal aux ratounes. Du coup, oui, "Pandemonium" ne va pas rester dans les grandes productions de Max. Mais à la lumière des dernières années des CAVALERA, c'est plutôt pas mal, et ça passe plutôt bien à l'écoute... pour peu qu'on apprécie le mulet/bas du front. Le début d'un remontage de pente ou la déliquescence d'une fin continue de s’émietter ? Je ne pense pas qu'il vous faudra deux plombes pour trouver la réponse à cette épineuse question.
12/20




Rédigé par : Velvet Kevorkian & Pamalach | 08,5/20 | Nb de lectures : 14541