J'aime être acculé, dos au mur, travailler dans l'urgence, bref... le nouveau CATUVOLCUS sort dans quelques semaines. Il me reste donc encore un tout petit peu de temps pour vous parler de "Gergovia", le second album du groupe sorti l'année dernière. Pour excuser mon retard je vous dirai juste que la vision du mot "Gergovia" sur CD m'a rappelé de mauvais souvenirs. Les fidèles lecteurs de VS savent sûrement de quoi je parle. Réticence mise à part, je me suis décidé à mettre la deuxième offrande de CATUVOLCUS dans mon lecteur, et là, stupeur, point de coulée de lave (? dans mon antre aux fins fonds des caves ?), mais une heure de Gaul Metal. Car oui, bien qu'étant Canadiens, les membres de CATUVOLCUS semblent très attachés à l'histoire de notre beau pays, plus particulièrement à sa période gallo-romaine. Donc voilà, "Gergovia" c'est la mise en musique des batailles ayant opposé les légions romaines de César à celles de nos ancêtres les Gaulois, le tout chanté en français.

Avec un pitch pareil on aurait pu s'attendre à la présence de quelques instruments folkloriques, voire orchestrations à la EX DEO, mais il n'en est rien. CATUVOLCUS privilégie ici l'aspect purement métallique de sa musique tout en essayant d'y insuffler des passages totalement épiques. Grosso merdo c'est un peu comme quand AMON AMARTH nous chante les Vikings en faisant un ersatz de death mélodique. N'y voyez rien de sarcastique, c'est une méthode qui a fait ses preuves et a permis de convertir bon nombre de fans lambdas aux joies du pagan hard discount.

Guitares au diapason, mélodies à outrance, CATUVOLCUS est un fier représentant du pagan "catchy" metal. Mais entre distiller avec parcimonie de bons riffs épiques et bourrer à l'excès son album de mélodies faciles, il y a une limite que CATUVOLCUS n'aurait peut-être pas dû franchir. De ce point de vue "Gergovia" s'embourbe dans une linéarité où l'on frôle l'écoeurement. Ce n'est pas faute d'avoir essayé d'édulcorer le tout avec des passages acoustiques ou même du chant clair, mais ce pattern de guitares pseudo accrocheuses qui se répète en permanence finit toujours par étouffer les différentes variations de rythmes de l'album.

Conceptuellement "Gergovia" n'en demeure pas moins un hommage sincère à cette fameuse bataille, musicalement en revanche, CATUVOLCUS avait de quoi faire beaucoup mieux.


Rédigé par : wasted | 13,5/20 | Nb de lectures : 12719