Je n’avais jamais entendu C.U.M. avant que cet album n’arrive en ma possession. Leur premier opus m’était passé plusieurs fois entre les mains sans que je ne franchisse le stade de l’achat, mais j’étais toujours intrigué par ce groupe. Et puis voilà que je glisse ce cd dans ma platine dans le but d’en faire la chronique. Comment vous décrire par des mots la répulsion subite qui me prit immédiatement, comment ne pas être répugné par cette « chose » ? Le premier titre n’était pas fini que je détestais déjà. A la fin du troisième je me demandais quel membre de la rédaction de VS serait le plus enclin à apprécier un disque comme celui-là. A la fin du douzième morceau j’avais changé d’avis et décidais de me charger moi-même de la chronique. Au terme de « Nekronicle » je ne savais plus trop quoi en penser.
Un peu d’histoire : C.U.M. est un duo japonais (comme son nom ne l’indique pas…) existant depuis plus d’une dizaine d’années et jusqu’à ce jour il n’existait qu’un seul et unique album du groupe : « The encyclopedia of serial murders ». « Nekronicle » n’est pas un nouvel enregistrement, contrairement à ce qu’on pourrait croire mais la collecte de divers split ep, démos et compilations. Au final 27 titres qui étaient éparpillés sur des supports devenus introuvables rassemblés ici pour mettre, encore une fois, en évidence le caractère singulier du style de C.U.M. Notre duo joue une sorte de grind noisy, ignoble et atypique. Tout d’abord le chant est doublé, l’un dans un gargouillis tendance black metal et le second d’un caverneux qui ferait passer Dave Rotten pour un castra. La musique est réduite à son plus simple appareil : une boîte à rythmes et des guitares grésillantes et rocailleuses à souhait. La juxtaposition de blast beat et de certains riffs pachydermiques donne cette dimension si particulière au grind de C.U.M. Les sons sont distordus, saturés, torturés pour donner un résultat aussi malsain qu’étrange. Ce ne sont pas les interludes entre les morceaux semblant jaillir tout droit du plus affreux des snuffs movies qui allègent l’ambiance pesante de ce cd (le type même d’atmosphère à rendre claustrophobe un escargot). Même l’extrait de la bande son de « Massacre à la tronçonneuse » paraît « léger » par rapport à ces hurlements rythmés au son du fouet. On n’ose imaginer les perversions que renferment les esprits détraqués qui sont à l’origine d’une telle œuvre. C.U.M. joue une musique déviante, décadente, aux effluves acres de putréfaction, qui exerce une réelle fascination sur l’auditeur et lui fait entrevoir la noirceur répugnante d’un concentré d’IMPETIGO et d’AUTOPSY. La musique de C.U.M. n’est pas violente seulement par sa rapidité mais surtout par les images insupportables qu’elle suggère. Impossible de donner une note à cet album, sachez juste qu’il est marqué du sceau de l’infamie. Ames sensibles et fans de white métal s’abstenir…



Rédigé par : Tonton | pas de note/ | Nb de lectures : 9141