Quand j'ai appris que Cataract ponderait un nouvel album en 2006, j'ai tout de suite su que cette sortie serait l'une des plus importantes de cette première moitié 2006. Et maintenant que le contenu me parcourt les oreilles, je peux dire que l'attente valait le coup. Il y a deux manières d'aborder ce quatrième opus. Soit vous aimez la musique des suisses, soit elle vous laisse de marbre. Sachez que "Kingdom" est dans la continuité même de "With Triumph Comes Loss" donc les amateurs adoreront et les autres passeront leur chemin. Le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et reste fidèle à leur metal hardcore teinté de thrash qui a su faire leur renommée.

Passons maintenant au CD proprement dit. Contrairement aux précédents opus, "Kingdom" démarre sur un morceau instrumental qui pourrait s'apparenter à une intro : "Kingdom's Rise". Le morceau reflete le titre. Un mosh part croissant en volume et en intensité puis un autre riff s'y superpose ainsi que de la double pour aboutir au premier "vrai" morceau "War Of Cultures" et là... LA CLAQUE ! Un sample de rechargement de pistolet, un riff saignant et agressif, un cri de Federico puis tout s'embrase. On retrouve dès les premières secondes le Cataract que l'on adore : rapide, teigneux, agressif, brutal, haineux sans compromis... La liste des adjectifs est longue. Puis le morceau ralentit sur un mosh part des plus efficaces, une batterie qui percute et ce choeur qui retentit et reste en tête: "This is a call to arms!".
La recette ne change pas d'un millimètre durant tout l'album. Les morceaux sont en deux parties : la premières joue sur la vitesse avec des riffs ultra rapides, vrombissants dont les notes sont très rapprochées les uns des autres. La batterie joue à 100 à l'heure et le flot de paroles de Federico nous martèle les oreilles. La seconde est axée sur la lourdeur avec des riffs lents, souvent agrémentés de mosh part et de double grosse caisse (bien triggée soit dit au passage), Federico est plus absent. Ce sont ces plans qui font le plus mal. Véritable ôde au violent dancing, la musique de Cataract transporte et on ne peut s'empêcher d'headbanguer durant tout l'album.
De plus, l'artwork est plutôt sympa dans l'esprit de "Great Days Of Vengeance" avec les têtes de morts.

Le paragraphe qui suit est une analyse personnelles de deux points que je trouve un poil inférieur à "With Triumph Comes Loss". Certains considéreront cela comme du chipotage mais ce sont les deux seuls points négatifs que je trouve à cet album.

Je commence par la production. Ce que j'adorais dans "With Triumph Comes Loss" était la profondeur du son. Un son ultra massif et rauque me rappellant les deux derniers Hatebreed ou bien "In Love With The End" de Born From Pain. ici, le son est plus gras et je lui trouve un petit goût de Suède. Cette production (confiée encore une fois à Tue Madsen) me dérange un peu. Je ne la trouve pas aussi excellente que sur le précédent opus. La voix de Federico est également un peu moins agressive. Je trouve qu'il a un peu moins de coffre sur "Kingdom".

Ensuite, depuis "Golem", le groupe avait l'habitude de cloturer leur album par un morceau plus long, dont le style était différent des autres. Souvent plus lents, lourds, sombres et malsains, ces morceaux apportaient une touche plus personnelle à Cataract. Sur "Golem", il y avait l'instrumental "Source Of Collapse" sombre saupoudré de guitare acoustique. Sur "Great Days Of Vengeance", "The Dying". Lent et vraiment malsain avec des paroles récitées et parlées. Mais surtout, il y avait le morceau éponyme "With Triumph Comes Loss". 7 minutes 30 de bonheur avec un morceau rééllement innovant et personnel. Pour moi, il s'agit d'un des meilleurs morceaux jamais composés par les suisses.
Sur "Kingdom", le onzième et dernier titre "For Their Sins" est une composition classique. Cette fin un peu impersonnelle m'a un peu déçu.

Pour conclure, "Kingdom" tient toutes ses promessses. L'essayer c'est l'adopter. Pour ceux qui ignorent ce groupe, n'hésitez pas à colmater cette brèche musicale. THIS IS A CALL TO ARMS !!!


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17/20 | Nb de lectures : 17902