CASEY JONES - I Hope We're Not The Last (Eulogy/Season of Mist) - 02/05/2011 @ 08h06
Les trentenaires d’aujourd’hui, ceux qui ont grandi avec les Tortues Ninja connaissent, au moins de nom, CASEY JONES. C’était ce personnage récurrent de justicier portant masque de hockey et hotte de Père Noël avec plein de battes, clubs de golf et autres raquettes de cricket à l'intérieur. Mais CASEY JONES c’est aussi un un groupe de hardcore, et un bon. D’abord formé comme un simple side-project d’Evergreen Terrace, ils s’en sont émancipés pour former un véritable groupe à part entière. Et un bon. « I Hope We’re Not The Last » est déjà leur quatrième album.

Le groupe a toujours revendiqué son appartenance au style de vie Straight Edge et il suffit d’un petit coup d’œil sur la pochette de ce nouvel album pour comprendre que leur position n’a pas changé d’un iota. En rendant un hommage photographique à Minor Threat, ils se placent en digne successeur du combo de Washington. Mais en plus rigolo. Les Washingtoniens ont toujours revendiqué l’aspect humoristique de leur musique et c’est encore le cas cette fois avec notamment le titre « If James Hetfield Can Stay Straight Edge, Everyone Can» moquant gentiment la « conversion » au mode de vie Straight Edge de xJames Hetfieldx, frontman de xMETALLICAx. Voilà pour l’esprit du groupe. Mais, a contrario d’une bonne partie des groupes dits « humoristique » qui misent tout sur les blagues en laissant de côté la partie musicale, les CASEY JONES, eux, prennent le temps d’enrober leur vannes de purs morceaux de hardcore all school à la fois agressifs et rentre dans le lard mais toujours compensés par de petites arpèges ou autres riffs mélodiques venant alléger le tout. « Hammer The Nails » qui ouvre le bal avec un des meilleurs titres de l’album. Incisif, groovy, mélodique, porté par des riffs imparables, soutenu par une batterie qui alterne partie two-step et roulements, c’est ce qu’on appelle un tube dans le jargon. Sans parler de se petit refrain hyper fédérateur destiné à être repris, en live, par la nation straight edge : « Straight ! Edge ! Until the day I die ! ». Quelle meilleure façon de lancer un album sur les bons rails ?

Les 10 titres de l’album sont du même niveau, alternant morceaux plus brutaux « Butt Hash » et plus mélodiques « Louisa » mais toujours avec le même aplomb, le même sens du groove et du riff qui tue qui rend chaque titre indispensable. Sur certains titres on remarque l’apparition de la basse qui joue des coudes pour se faire sa petite place aux avant-postes. C’est le cas sur « Birdman Got Hit By A Trolley (AAA) » qui grâce à la présence en première ligne de la quatre cordes gagne une belle rondeur et un son plus profond, même si comme sur tous les autres titres la part belle est laissée aux guitares et à la voix. La voix, voilà un autre point fort de « I Hope We’Re Not The Last ». Carrément hardcore et braillarde, elle reste claire, précise et compréhensible, ce qui facilite l’adhésion et l’implication. Qu’il est agréable de reprendre les lyrics tout en écoutant le skeud. Surtout que le gars écrit et chante d’excellents refrains qui rentrent dans la tête pour ne plus en sortir de la journée et resurgir le lendemain matin au réveil sous la douche. La marque d’un morceau réussi pour un groupe comme CASEY JONES. Le pépère se permet aussi quelques petites envolées plus mélodiques comme sur « Fisher Price My First Friends » ou le titre de clôture dans une veine plus moderne à la Defeater l’excellent et doux-amer « I Hope We’re Not The Lasts ». Bref, un brailleur qui se met au (haut) niveau des zicos et ajoute encore un peu plus d’excellence à un disque qui n’en manque pas.

En plus de ce concert de louanges, les Ricains sont suffisamment rusés et talentueux pour brouiller les pistes et ajouter « le truc » sur chaque morceau qui le rend parfaitement identifiable et le fait exister en tant que tel. Une moshpart par ici, un peu de brutalité par là, des petites harmonies de guitares de-ci, un refrain plus clair de-là. Tout ça évite la redondance et la redite tout au long de la petite demi-heure que dure « I Hope We’re Not The Lasts ». J’ajouterais encore que pour renforcer l’impression d’écouter un futur classique du genre, CASEY JONES a l’intelligence d’ouvrir et de fermer son album par deux des (les ?) meilleurs titres de l’album. On commence sur une note positive pour accrocher et on finit de la même façon histoire d’accrocher l’oreille, de finir en beauté et de laisser un excellent goût en bouche de l’auditeur. On sait tous qu’en cinéma une scène d’intro scotchante et un climax réussi c’est 50% de la réussite du film. Là, c’est pareil.

Bref, une pépite d’album qui se place parmi les indispensables hardcore de ce premier semestre et qui ravira les quelques déçus (dont je fais carrément partie) par le dernier et moyen COMEBACK KID. CASEY JONES reprend la main et n’est pas près de la lâcher, quitte à jouer du club de golf et de la batte de baseball. Vous inquiétez pas les CASEY, vous n’êtes pas les derniers.

My_____ Casey Jones - 118 téléchargements


Rédigé par : Seb On Fire | 15.5/20 | Nb de lectures : 12429




Auteur
Commentaire
gaspode
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 14h34 - (93518)
ahhh! Je le savais ... quand j'ai vu le nom, je me suis dis "putain... mais... c'est pas le type des Tortues Ninja, ça?".

Excellent!

Ceci dit, j'ai arrête de lire la chro quand j'ai vu le mot "hardcore" (en même temps, vu la pochette, c'est pas étonnant).

Excellent quand même!



Velvet Kevorkian
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 15h13 - (93520)
Excellent album, rien à dire de plus, c'est frais, et ça passe comme une lettre à la poste :)

Sinon, pas d'accord sur le dernier CBK ;)



Vision Of Beuh
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 16h10 - (93523)
Une bombe !



daminoux
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 16h18 - (93524)
vraiment un putain album.



Alain Frost
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 17h48 - (93528)
Une très bonne découverte (merci les coreux!) qui m'a renvoyé plusieurs années en arrière!

Comme le dit Seb, l'une des forces de l'album est d'être suffisamment varié pour éviter toute redondance (ce qui est parfois le défaut de ce genre de hardcore), on ne s'ennuie pas une seconde.

J'ai particulièrement aimé le dernier titre qui est tout simplement une bombe, un morceau qui suinte la rage et qui donne envie de brailler le poing en l'air tout du long! Faut que j'écoute Defeater maintenant...



AnusFraicheur
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 19h21 - (93533)
ça ne réinvente pas le hardcore mais ça joue avec passion, puissance et maîtrise, ça ne joue pas au dur mais ça joue tout simplement; c'est comme ça que j'aime le hardcore.



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