Fraîchement débarqués chez Deathwish Inc (label de Jacob Bannon, Converge, on te refait pas le topo, bourré de groupes qui tuent à la Trap Them, Integrity, The Hope Conspiracy et cie, ça tu le sais déjà), les Australiens de Carpathian balancent avec "Isolation" leur seconde offrande au monde du hardcore. Après un line-up tout bouleversifié, qui aura même vu passer Michael Crafter, ex-vocaliste des puputes metalcoreuses d'I Killed The Prom Queen derrière le micro, il fallait s'attendre à ne pas les voir retomber dans le marcel-core de leurs débuts. Et en effet, Carpathian s'est laissé pousser la tignasse pour mettre le cap vers un hardcore moderne assez émotionnel, créneau assez prisé ces derniers temps avec les Have Heart, The Carrier, Verse et consorts.

Et de ces concurrents pressentis pour reprendre le flambeau de Modern Life Is War, Carpathian s'avère être le moins convaincant. Il est toujours délicat de devoir remettre en question la qualité d'un groupe qui donne l'impression de jouer avec ses tripes, mais "Isolation" peine à nous prendre la gorge. Tout est là pourtant, des riffs hardcore spleenesques aux vocalises désespérées, des textes personnels (avec même une reprise d'Ian Curtis) à l'artwork se voulant humble et dépouillé. Mais malgré tous leurs efforts, ça ne prend pas.

La faute à qui? Aux dix titres, qui manquent cruellement de variations? Aux riffs trop basiques pour pouvoir dégager quelque chose d'émotionnellement fort? Aux titres plus mid-tempos, pour le coup vraiment molassons? A la production anesthésiant tout cachet? Au hurleur, trop fraîchement débarqué pour pouvoir s'investir totalement dans son chant? Aux nouveaux titres des lascars de Kickback qui ont rendu mon coeur dur comme la rocaille? Sans doute un peu de tout ça. C'est pas faute d'avoir pris en renfort des guests en provenance d'Have heart ou Shipwreck AD (on sent la différence pour le coup) pour essayer de faire monter la sauce, mais le soufflé retombe invariablement.

Bref, "Isolation", malgré toute sa bonne volonté, reste désespéremment un album en demi-teinte, Carpathian ne faisant que gratter en surface là où les autres prennent aux tripes. L'intention et le potentiel sont pourtant là, au détour d'un "The Cold Front" ou "Ceremony", qui refroidissent un peu l'ambiance, mais faut avouer que ça fait maigre dans la balance. A confirmer.


Rédigé par : Crown_Me | 11/20 | Nb de lectures : 10856