Ils sont bien coiffés, ils sont bien habillés, ils ont de beaux tatouages multicolores, ils ont des pantalons bien repassés, ils sentent bon le Hugo Boss, ils sont endorsés par Red Bull (si, si!), ils ont un joli myspace, ils sont Californiens et ils jouent – devinez quoi - du Deathcore!
On m'a toujours dit qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, mais là, force est de constater que CARNIFEX embrasse tous les poncifs de cette scène très prolifique...

A part un nom assez sobre qui s'éloigne des blases à rallonge, CARNIFEX délivre une musique ultra formatée qui colle parfaitement à l'étiquette "Deathcore"... Rien de neuf sous le soleil, juste les poncifs habituels de cet univers que j'ai exploré le temps de pondre cette kro. Une production bien manucurée, un grain de son synthétique au possible, un artwork assez élégant! l'emballage est parfait. Sauf que derrière tout ça, il n'y a pas grand'chose à tirer de ce genre de groupes qui poussent comme des champignons. Du mosh dans tout les sens, des plans beatdown à tire-larigot, quelques blasts aimables affleurant ici et là, des vocaux tantôt Death tantôt braillés... CARNIFLEX officie dans un Deathcore fort banal et propose une musique impersonnelle dénuée de groove. Javellisé, fadasse, un pur moment de Blédina Metal... Ok, c'est pas viscéralement désagréable, mais ça reste bien raplapla...

Le groupe applique à la lettre la recette de leurs copains JOB FOR A COWBOY, SUICIDE SILENCE ou WITH BLOOD COMES CLEANSING (z'avez vu, j'ai bien étudié! Incollable sur le Deathcore le Cobra, je pourrais même rajouter WHITE CHAPEL, mais là, ça tournerait à la pédanterie!!!) Une recette qui pourrait se résumer à ceci: Sur une base Death Metal sauce CANNIBAL CORPSE, versez quelques gouttelettes de mélodies Suédoises dignes de AT THE GATES / GRIMFIST, gavez le tout d'une nuée de breaks beatdown et de slams à la TERROR et une pincée de rafales mitraillées évoquant FEAR FACTORY. Faites bouillir le tout, rincez abondamment à la lessive Saint Marc, enveloppez dans un papier Photoshop, chauffez et réchauffez l'ensemble et consommez très rapidement. (ça ne se conserve –hélas - pas longtemps.)

Bref, cet album, bien que passablement anodin, se laisse bien écouter. C'est parfois cool d'esgourder un truc complètement artificiel, un peu comme d'aller voir un gros blockbuster nanardisant au ciné (j'irai bien me mater "La Momie IV"...)


Rédigé par : Cobra Commander | 12/20 | Nb de lectures : 11990